Cette exposition présente des reproductions de tableaux du peintre Serge Vollin, accompagnés de témoignages de chibanis (de l'arabe maghrébin, signifie vieux) harkis, recueillis par l'historienne Fatima Besnaci-Lancou, qui évoquent la guerre d’Algérie, l’exil et la relégation dans les camps. A voir au musée des beaux-arts à Mirande du 16 mars au 7 avril 2022.
Dès la signature des Accords d’Évian, le 18 mars 1962, prévoyant entre autres l’indépendance imminente de l’Algérie, plus d’un demi-million de français de souche européenne prend la route de l’exil. À partir du 3 juillet 1962, pour fuir les violences à leur encontre, des familles de harkis, françaises d’origine arabo-berbère, quittent à leur tour leur pays natal. À leur arrivée en France, elles seront reléguées dans des camps, notamment celui de Rivesaltes, puis dans des hameaux de forestage et longtemps laissées pour compte par le Gouvernement français.
Pour mieux comprendre leur parcours, le Mémorial du Camp de Rivesaltes a souhaité mener un projet d’ampleur régionale, en partenariat avec plusieurs territoires de la Région Occitanie et le Département des Pyrénées-Orientales qui partagent cette douloureuse histoire, en proposant une exposition itinérante intitulée L’exil des chibanis harkis et le salon de lecture Récits d'exil. Elle fait suite à l’exposition temporaire Treize chibanis harkis, présentée au Mémorial du 30 juin 2020 au 15 août 2021.
Le Mémorial du Camp de Rivesaltes a souhaité élargir ce réseau dans une deuxième édition du projet, en proposant une nouvelle exposition autour des harkis qui ont été exilés dans les 13 départements de notre région, dans des camps ou des hameaux de forestage. (Texte Mémorial du camp de Rivesaltes).
L’association HOM, Harkis Occitanie Mémoire, présidée par Fatma Adda, transmet la mémoire des 25 familles Harkis qui ont séjourné à Mirande entre 1962 et 1975, au hameau de forestage près de la gare.
Hébergés l’hiver 1962 sous des tentes, les Harkis furent logés dans des petites maisons inaugurées au mois de juillet 1963. Les hommes travaillaient sur des chantiers de forestage dans les bois de Berdoues. En forêt de Berdoues, deux panneaux explicatifs rappellent l’activité des Harkis.
Le vernissage de l’exposition a eu lieu en présence de Patrick Fanton, maire de Mirande. Il a rappelé le séjour de Harkis à Mirande : une stèle et un rond-point commémorent cette page d’Histoire.
Fatma Adda a évoqué l’intégration des familles Harkis dans la bastide grâce au soutien de nombreux Mirandais. Elle adressa ses vifs remerciements à Cécile Charpentier, cheffe de projet au Mémorial du camp de Rivesaltes, Marion Decome, responsable scientifique du Mémorial du camp de Rivesaltes, pour la venue de cette exposition à Mirande ; Marie, comédienne pour son évocation des témoignages de Harkis. Elle eut une pensée pour Marcel Abadie, président du Secours catholique et Mme Cazaux, assistante sociale qui accompagnèrent les Harkis dans leurs démarches ainsi que pour l'école de la République qui accueillit les enfants déracinés.
Pour ce vernissage, étaient présents en particulier les adhérents de l’association HOM, Harkis Occitanie Mémoire.
Dans l’assistance nombreuse, un sentiment unanime était formulé : Respect et émotion dans cette nouvelle séquence du devoir de mémoire que l'association HOM fait vivre.