Quand vous pénétrez dans l’Office de Tourisme, vous êtes frappé d’emblée par l’éclectisme des toiles exposées.
Ce sont toutes des peintures à l’huile certes mais de genres très différents !
Avant même d’aborder le sujet, Alain Jardonnet dit ne revendiquer ni le titre d’artiste ni celui de vendeur de tableaux.
Son credo : « Je fais ce que j’aime quand j’en ai envie et j’essaye que cela ressemble à quelque chose ! »
Il a d’ailleurs affiché dans son atelier cette maxime de Yasmina Khadra, un écrivain algérien qu'il apprécie particulièrement : « Ceux qui voudraient faire croire que la décadence est une forme de transcendance révolutionnaire et qu’un vulgaire trait rouge sur une toile blanche pourrait à lui seul élever les profanes au rang d’initiés ne font pas partie de ceux que j’aime ».... A méditer !
Devant un Van Gogh ou un Modigliani, on s’interroge : est-il un copiste ?
Oui, un copiste mais pas seulement…
Installé définitivement dans le Gers en 1998, Alain Jardonnet y avait séjourné auparavant à plusieurs reprises.
Les motifs qui ont présidé à ce choix sont multiples : la proximité de Marciac – il est un grand amateur de jazz - , celle des Pyrénées, des amitiés nouées au fil des ans…
Ce retraité de l’Education Nationale n’a pas toujours pratiqué la peinture.
Sportif accompli, Alain faisait beaucoup de vélo et de tennis.
Des soucis de santé l’ont freiné dans sa vie sportive, il a donc cherché comment s’occuper et s’est lancé dans le jardinage...et la peinture !
Même si, jusque-là, il ne s’était jamais adonné à une quelconque activité artistique, lors de ses nombreux voyage, Alain a toujours couru avec son épouse les musées et les expositions.
Un de ses fils est d’ailleurs marchand d’art en Californie.
Cet amateur de peinture a donc trouvé tout naturellement sa voie.
Il a commencé par des copies de tableaux de maîtres qu’il admire comme Picasso, Van Gogh, Gauguin… mais aussi par des portraits réalisés à partir des nombreuse photos prises lors de ses voyages en solitaire sur sa bicyclette à travers le monde, le Maroc, la Turquie, le Yémen, l’Egypte, le Vietnam, Madagascar…
Aujourd’hui, sa technique est maîtrisée.
Il continue à réaliser des copies mais s’accorde la liberté de « customiser » des œuvres existantes, d’ajouter des personnages, des éléments et réalise aussi des oeuvres personnelles.
Il se lance des défis techniques, recherche la difficulté.
Ce qui préside à son choix de sujets, c’est son envie du moment comme l’atteste l’éclectisme des tableaux présentés : des copies de tableaux de maître, des estampes, des caricatures, des portraits…
Une vingtaine ont pris place sur les murs de l’Office de Tourisme mais ce sont plus de 200 toiles qui remplissent sa maison !
Il n’expose pas et ne vend pas car il a beaucoup de mal à se séparer de ses toiles.
Son mode de réalisation est toujours le même : à partir d’un modèle trouvé sur internet ou d'une inspiration personnelle, il dessine sur du papier Kraft puis repasse au feutre les traits et « décalque » ensuite sur la toile vierge, ce qui lui évite de gâcher une toile avant de passer à la peinture.
Il le répète, ce qui lui plaît dans cette activité, c’est le plaisir de la réalisation et le plaisir de choisir ce qu’il fait.
A voir à l’Office de Tourisme de Vic-Fezensac du lundi au vendredi de 9 h à 12 h jusqu’au 31 mars.