Faire bon usage des écrans …. cela s'apprend.
À l'heure actuelle, les adolescents sont plus souvent derrière leurs écrans ou le doigt collé à leur smartphone qu'à jouer dehors avec un ballon de rugby ou de football. Cette constatation relayée par Maurice Boison, président du Centre Intercommunal d'Action Sociale (CIAS) de la Ténarèze, amène forcément à des questionnements, des interrogations.
Le Projet Éducatif Territorial Intercommunal (PEDT) a fait apparaître la nécessité de créer un outil pédagogique pouvant être utilisé par tous les acteurs impliqués.
D’autre part, le Schéma Départemental des Services aux Familles du Gers établit les constats suivants :
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le contexte familial et sa composition ont totalement été modifiés ces dernières décennies ;
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Les familles, rencontrant souvent des difficultés dans l’éducation de leurs enfants, sont aussi confrontées à de nouvelles questions avec la complexification des relations parents/école ou l’utilisation importante d’Internet par les jeunes. Face à ces changements, les attentes des parents sont nombreuses.
Fort de toutes ces constations qui remontent déjà à trois ans environ, avant le Covid, le Service Enfance Jeunesse du CIAS, avec Alain Ayad et Nelly Dagras-Wojtyniak, tous deux chargés de coopération territoriale au CIAS, s'est attelé à la création d'un outil pédagogique concrétisé par un documentaire.
Ce film va permettre de lancer le débat, un teaser présenté sur la page Facebook de la Compagnie La patte de lièvre qui l'a réalisé, en dévoile l'orientation. Il s'agit d'un support d’échanges et de rencontres sur le thème de la parentalité pour les différentes institutions concernées du territoire.
Il donne la parole aux jeunes comme à cette adolescente qui s'exprime ainsi : "…. je suis addict de mon téléphone … et j'arrive pas à … Oui je sais, poursuit sa copine, tu dis je vais arrêter, je vais arrêter… et puis au final, t'arrête jamais."
Tandis que les parents témoignent. Un premier dit : "on limite les horaires mais on a toujours tendance à déborder... une fois, une deuxième fois, la troisième fois, je débranche."
Une mère : "J'ai eu très peur parce que ce jeu est rentré dans notre vie... et je ne l'ai pas vu arriver.", tandis qu'un père intervient ensuite : "On peut pas en vouloir aux jeunes directement, on est tous responsables ce qu'on leur montre dans les médias, il suffit d'allumer la télé le soir après la clôture des cours."
Les jeunes de la Ténarèze qui y ont participé en servant de témoin, ont eu droit à un visionnage en avant-première. Beaucoup sont internes, ils n'assisteront donc pas forcément à la projection de mardi.
"Cet outil est un appui pour les échanges avec les familles", dit en synthèse Nelly Dagras-Wojtyniak. Destiné aussi aux enfants, il va leur permettre de se questionner sur leur place par rapport au numérique, mais aussi ce qui en découle : leurs relations avec les autres. Il va permettre d'aiguiller les parents sur le mode de fonctionnement des ces réseaux sociaux, maléfiques souvent mais quelquefois bénéfiques. Il ne faut pas nécessairement avoir peur de l'usage du numérique.
Trop tard pour l'interdire !
Et surtout impossible, ces enfants sont presque tous nés avec Internet, il ne s'agit pas de leur interdire, mais de préciser, à tous, parents et jeunes, la manière de bien l'utiliser.
"Les ados & les écrans", une projection pour susciter ensuite l’échange et la discussion
La diffusion gratuite de ce documentaire est prévue le mardi 9 novembre, à 20 h, au cinéma Le Gascogne - 24 rue Jean Jaurès.
Cette séance qui pourra accueillir 130 personnes - en raison de la contenance de la salle - est destinée aux professionnels accompagnant les familles du territoire, à tous celles et ceux qui sont en relation avec elles et leurs enfants, à la communauté éducative en général, mais bien sûr à tous les parents. Ceux-ci, notamment les parents de collégiens de Saint-Exupéry, à Condom, ont été avertis via leur espace numérique de travail (ENT).
Pour y assister, il est plus que recommandé, à chacun, de confirmer sa présence par téléphone au 05 62 28 15 51 ou par mail à : [email protected].
Mais avertis au dernier moment, tous ceux qui se présenteront au cinéma le soir même, seront accueillis dans la mesure où des places seront encore disponibles.
Le film d'une durée de 57 minutes sera suivi d'échanges avec de nombreux intervenants dont certains ont participé à la réalisation du documentaire :
➡ La Compagnie La Patte de Lièvre : au fil de ses réalisations, depuis sa création en 2007, elle s’est attachée à partager différentes problématiques humaines et contemporaines : mettre l’homme et les valeurs humaines en avant, partager son questionnement sur la place de chacun dans notre société. Ce projet débuté en septembre 2019, a dû être reporté en raison des conditions sanitaires, d'où sa concrétisation seulement cette année. Les metteurs en scène de la compagnie, Catherine Labit et Régis Doumecq, et Colas Devauchelle, le réalisateur vidéaste, seront présents lors de cette présentation officielle de leur création.
➡ L'association toulousaine Synapses, une association d'éducation aux médias et d'accompagnement aux écrans, travaille depuis plusieurs années auprès de publics divers en Occitanie. Elle souhaite développer l'esprit critique autour ds usages des écrans.
➡ Parmi les autres intervenants, Cédric Marc-Thomas, de l'association'Imaj'32, coordonnateur des Promeneurs du Net dans le Gers, une association qui accompagne les ados et leur apporte des réponses éducatives. Expert sur la question, Cédric Marc-Thomas est le référent des réseaux sociaux auprès de la préfecture.
Des représentants de l'Éducation Nationale, des travailleurs sociaux seront là pour répondre aux questions, un débat qui se doit d'être animé. Il s'agira de répondre de manière pédagoqique et technique aux parents présents dans la salle, ce mardi soir.
Mais l'idée est bien ensuite de mettre en place des binômes sur le territoire de la Ténarèze. Dans ce but, il est prévu une formation avec la communauté éducative pour ceux qui sont volontaires pour accompagner ce nouvel outil. Celui-ci va tourner, en premier lieu, sur la Ténarèze.
Les nombreux partenaires associés au projet dénotent de son intérêt évident. Grâce à une fiche technique, l'utilisation de ce support documentaire pourra être proposé à d'autres structures. Au-delà du Condomois, déjà des contacts existent avec les voisins du Lot-et-Garonne, intéressés pour y avoir recours. On retrouve d'ailleurs, comme partenaire, une association de parents d'élèves de la ville voisine, Nérac.
Ce documentaire, réel besoin pour le territoire, du fait de son contenu, la parentalité et le numérique, sera certainement rapidement rentabilisé.
Marc Le Saux pour les photos