La séance du jour à l'Assemblée Nationale était consacrée à la dernière phase de l’examen parlementaire d’un texte majeur, à la fois par les engagements qu’il vise à concrétiser – ceux du Ségur de la santé – et par ses conséquences sur le quotidien des acteurs du système de santé français qui, depuis plus d’un an, font face à l’impensable.
Comme il est de coutume, un représentant de chaque groupe parlementaire s'exprime pour justifier sa position et son vote dans le cadre de l'examen en séance en lecture définitive de la proposition de loi visant à l'améliorer du système de santé par la confiance et la simplification.
Gisèle Biémouret, députée de la 2e circonscription du Gers, explique le vote du Groupe Socialistes & Apparentés en ses termes :
"Alors que notre système de santé reste soumis à une pression inédite, ce texte qui visait à transposer les mesures non financières du Ségur, n’atteint pas ses objectifs.
Dans ce contexte, cette proposition de loi ne répond pas aux besoins matériels et humains dont notre système de soins a besoin.
La 3e vague du Coronavirus a failli l'emporter, alors qu'il n’a tenu, dans certaines régions, qu’au prix de déprogrammations d’interventions chirurgicales en nombres conséquents, entraînant des pertes de chance pour les malades, tout en révélant l’insuffisance de nos capacités hospitalières.
Malgré le Ségur, le malaise et l’amertume de nombreux personnels soignants restent palpables et cela, sans évoquer celui des oubliés du Ségur.
Le fait le plus marquant de nos débats restera toutefois le cas des infirmiers anesthésistes diplômés d’État, les IADE, parfait exemple d’un blocage incompréhensible. Au cours des discussions, le Gouvernement est resté fermé quant à leur reconnaissance en tant qu’auxiliaires médicaux exerçant en pratique avancée.
Le groupe socialiste demande au Gouvernement à défaut d’avoir pu maintenir l’Article 1er Bis AA, à ce que les syndicats et les organisations professionnelles puissent être reçues très rapidement par le ministère, afin d’entamer une concertation sur leurs revendications légitimes, car leur colère est grande et juste.
En conclusion, rien dans ce texte n’est en capacité de soigner les maux principaux de l’hôpital que sont l’absence historique de politique de santé publique dans notre pays, l’avènement depuis 2009 par la loi Bachelot d’un modèle industriel de l’hôpital et des budgets contraints votés sans tenir compte des besoins de santé.
En conséquence, le groupe socialiste votera définitivement contre ce texte."