Face à la désertification rurale, les acteurs locaux se mobilisent

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Véritable fléau de notre département, la désertification des commerces de proximité ainsi que des services publics (Poste, école, centres financiers, ou transports en commun) posent parfois de lourdes questions de logistique, de nombreuses personnes étant âgées, seules, ou handicapées. Pour pallier ce problème récurrent, « Gers solidaire » a décidé d’agir. Proposer, via une camionnette itinérante, de desservir les communes isolées, et mettre à disposition différents services publics.
Luttant contre la fracture numérique, ou l' inaccessibilité de certaines personnes aux outils du XXI eme siècle, cette association a pour but de maintenir ce lien indispensable entre la ruralité et le reste du monde.
Forts de ses initiatives locales, souhaitant mettre en avant la ruralité, sans oublier les préoccupations quotidiennes de ses habitants, le maire de Castelnau d’Auzan-Labarrère  Philippe Beyries a répondu à nos questions.

Monsieur le Maire bonjour, pourquoi accueillir un tel projet sur votre commune ?
L’opportunité de recevoir « Gers solidaire » s’est construite autour des frères Delmotte, l’un travaillant comme boulanger sur la commune (installé depuis Octobre, ndlr), l’autre étant un acteur du développement dans le département. Les permanences de « Gers solidaire » vont se multiplier, et nous serons amenés à retravailler avec eux, sur notre commune. 

La désertification rurale s’intensifie dans le Gers, et votre commune n’est malheureusement pas épargnée. Avez-vous des idées, mettez-vous en place des outils pour contrer ce phénomène regrettable ?
Il est vrai que toute la partie rurale gersoise est touchée, plus encore que le côté toulousain, bénéficiant de l’attrait de la ville rose.  A Castelnau, nous nous sommes battus pour garder l’école et les classes. Mais la désertification est globale, notamment médicale.  Je crois que ce devrait être une priorité pour tous les élus locaux, de dynamiser leur commune, installer des jeunes couples, développer l’internet et la fibre optique, etc.
La crise sanitaire pourrait paradoxalement être un bienfait pour cela, car l’on assiste à un retour à la campagne de certains emplois, possible grâce au télétravail, ou plus généralement à la prise de conscience d’une vie paisible possible à la campagne. 

La réponse sera-t-elle sur la jeunesse pour redynamiser les territoires enclavés ?
Bien sûr, des métiers n’auraient pas été envisageables en zone rurale il y a 10-15 ans ; ils sont aujourd’hui effectifs, grâce au télétravail ou au développement du numérique. L’opportunité de cette crise sanitaire pourrait être l’occasion de travailler sur ces dossiers.
J’ai été récemment élu président de la communauté de commune (CCGA), et nous avons débloqué 60.000€ pour permettre aux acteurs locaux (agricoles, artisans, etc) de s’installer, de se développer. Je crois que des choses positives sont possibles, aux élus de travailler.

Un dernier mot ?
La désertification rurale ne doit pas être une fatalité. Jour après jour, projet après projet, notre travail est sur le terrain, avec les acteurs économiques, culturels, administratifs, afin de palier à cette montée du clivage ville/campagne, qui n’arrangera personne.

L’accès au droit pour tous avec Gers Solidaire cela devient possible.

Ce lundi 8 mars, le SPI inaugurait un nouveau lieu de présence dans son planning à Castelnau D’Auzan. Il sera présent sur la commune plusieurs matinées dans l’année :  lundi 3 mai -  lundi 28 juin -  lundi 6 septembre -  lundi 4 octobre -  lundi 29 novembre -  mercredi 8 décembre.

           Grâce à son service itinérant, des professionnels de l’action sociale, se rendront dans les communes du territoire pour accompagner, aider et conseiller les habitants. L’objectif est de proposer aux plus isolés, en manque de mobilité, une aide aux démarches administratives et à l’accès au droit (Dossier APA, CMU, dossier de retraite, aides légales, impôts, etc.). La mobilisation des agents du numéro vert social constituerait la contribution du département à ce nouveau dispositif. Abdelatif Benjeddour, responsable du Numéro Vert Social, est en charge de l’organisation de ce service innovant.

Un financement innovant
           Ce projet itinérant a été plébiscité à plusieurs reprises dans le cadre du premier Budget Participatif Gersois. Ainsi grâce au Budget participatif le GIP GERS SOLIDAIRE s’est vu attribuer un soutien financier d’investissement couvrant l’achat du véhicule.  Le fonctionnement de celui-ci, est soutenu par le GIP et le concours du département du Gers. Sébastien Delmotte a été en charge de la mise en oeuvre de ce projet innovent, tant sur le plan technique que fonctionnel.

 

Texte et photos Romain Bertrand

 

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