Migrant aujourd’hui, Gersois demain, MAGD, une nouvelle association à Vic-Fezensac

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Rien à voir avec IN & OFF, la nouvelle association que nous vous avons présentée en début de semaine si ce n’est que MAGD est aussi une toute nouvelle association basée à Vic-Fezensac.

Cette association, domiciliée à la mairie de Vic-Fezensac, a pour objectif d’agir pour l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement de demandeurs d’asile et d’exilés.

Son nom est explicite : Migrants aujourd’hui, Gersois demain vise l’intégration de familles d’exilés.

Échanges avec son référent, Bruno Libert.

Journal du Gers : Pouvez-vous nous présenter votre association ?

Bruno Libert : Notre association a choisi d’être dirigée de manière collégiale. Nous sommes actuellement 4 membres.

Son but est de faire de la sensibilisation sur les problèmes des migrants – je préfère d’ailleurs le terme d’exilés - et de se mobiliser pour obtenir une intégration progressive de familles d’exilés.

Il y a 12, 13 associations semblables à celle de Vic dans le Gers

Elles sont constituées de bénévoles qui se réunissent, qui cotisent, pour permettre à 1, 2 ou 3 familles parfois plus (6 familles à Lectoure) de s’intégrer.

Le but des adhérents est de participer à l’aide concrète des familles qu’ils accompagnent sous forme de visites, de transports, d’aide aux devoirs ou de cours de français, de fournitures diverses, de sollicitation de services dont des travaux d’entretien, ménage ou service à la personne, d’organisation de rencontres ou de festivités pour favoriser leur intégration…

La personne qui adhère, manifeste en faisant une cotisation libre d’un minimum de 5 euros qu’elle est sensible à cette cause.

Parmi les adhérents, certains peuvent s’engager à verser une somme régulière tous les mois.

Journal du Gers : Aidez-vous déjà des familles à Vic ?

Bruno Libert : Aujourd’hui, il y a deux familles d’origine albanaise, installées à Vic-Fezensac, pour lesquelles on cherche du soutien à la fois financier et matériel.

La première famille est en France depuis 7 ans et a été déboutée de son droit d’asile mais depuis un an qu’elle est dans le Gers, elle a réussi à obtenir une autorisation provisoire de séjour en France

L’autre famille est sans papier avec 2 enfants scolarisés à Vic.

Actuellement, des particuliers aident ces familles à se loger en attendant que l’association puisse prendre en charge leurs frais.

Journal du Gers : Cette famille n’a donc aucun droit ?

Bruno Libert : Pour les étrangers qui ont été déboutés du droit d’asile et qui ont reçu une obligation de quitter le territoire, s’ils restent malgré tout sur le territoire, ils ont 2 droits, l’aide médicale d’état, une sécurité sociale « au rabais » et la scolarisation obligatoire.

Journal du Gers : Pour quel motif ces familles ont-elles fui leur pays ?

Bruno Libert : En Albanie, il y a de la vendetta, des problèmes de mafia et des violences intrapersonnelles très fortes

Les gens fuient la plupart du temps sous le coup de menaces de mort.

D’ailleurs, le 2 novembre à Auch un groupement d’associations qui ont des objectifs semblables, organise une conférence sur l’état réel de l’Albanie et du Kosovo que le public connaît mal.

Le titre de la conférence sera : « Si ce sont des pays considérés comme sûrs par l’Europe, pourquoi les gens fuient-ils ? »

Journal du Gers : Vous étiez présent à la journée des associations samedi dernier : avez-vous pu déjà établir des contacts avec de futurs adhérents ?

Bruno Libert : Oui, nous avons eu plusieurs propositions.

Une personne s’est proposée pour aider bénévolement les personnes à acquérir les bases du français.

Un artiste a proposé de leur faire faire de la céramique.

Une professeur cherche une femme de ménage que l’on peut lui proposer.

Le Journal du Gers : Ces familles reçoivent-elles une aide de la part des services sociaux comme le centre social Vic Accueil, par exemple ?

Bruno Libert : En effet, il existe encore en France un certain nombre d’amortisseurs sociaux qui permettent à ces gens de survivre. Ces familles peuvent bénéficier de l’épicerie solidaire de Vic Accueil, ils sont inscrits aux Restos du cœur.

Mais ils ne bénéficient d’aucune aide financière.

Le Journal du Gers : Vous heurtez-vous à des réactions hostiles face à cette cause qui est un sujet sensible ?

Bruno Libert : C’est en effet un sujet très clivant mais ici, à Vic, nous ne rencontrons pas d’hostilité, plutôt de l’indifférence.

L’accueil des exilés, c’est toute l’histoire du Gers avec les Espagnols, les Italiens...

Je dois souligner la bonne neutralité de la mairie qui a accepté d’héberger l’association, qui nous a donné un stand à la fête des associations.

Le Journal du Gers : Pourquoi cet engagement pour cette cause ?

Bruno Libert : J’ai toujours vécu avec des étrangers, j’ai voyagé à l’étranger et je pense que l’échange culturel est toujours très riche.

Je suis un antiraciste convaincu.

Et m’engager pour cette cause me donne le sentiment d’être utile.

Le Journal du Gers : L’idée est-elle d’étendre votre action à d’autres familles ?

Bruno Libert : Oui, en fonction des moyens de l’association, d’autres familles d’exilés de toutes nationalités pourraient être accompagnées.

Pour plus de renseignements et pour adhérer, contactez :

Bruno Libert au 06 07 14 81 29 - [email protected]

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