L'argument qui revient le plus souvent est d’abord que la maladie n’est plus la même.
Ainsi le Professeur Didier Raoult observait le 19/08 sur Cnews que les caractéristiques de la maladie avaient évolué: «On ne trouve plus de troubles de la coagulation aujourd’hui». Il ajoute: « le nombre d’hospitalisations et de réanimations reste très bas malgré la progression du taux d’incidence ». Cela doit faire réfléchir. On invoque souvent le fait que les patients atteints sont plus jeunes et asymptomatiques. Cependant, près de la moitié des cas de Covid 19 concerne des personnes de plus de 45 ans et le nombre de cas est en augmentation également chez les plus de 65 ans (le taux d’incidence a triplé sur cette dernière tranche entre S28 et S32). Comment expliquer alors que le niveau d’hospitalisation et de réanimation demeure très bas, sinon par le fait que la maladie ait évolué ?
D’autres mettent en cause l’efficacité de la mesure, en déclarant que rien ne permet d’affirmer que le port du masque à l’extérieur est efficace.
Ainsi, le Dr Frédéric Adnet, chef des urgences de l'hôpital d'Avicenne de Bobigny et directeur médical du Samu 93, déclarait sur BFM TV le 17/08: « Rien n’a pu être établi quant à la contamination à l’extérieur ; ce virus n’aime pas les courants d’air ». Ainsi, aucune formation de Cluster suite à un rassemblement en extérieur n’a pu être mis en évidence . Toutefois il a admis que « le port en continu du masque pouvait éviter les manipulations et le risque de transmission du masque aux mains».
Pour sa part, le Dr Martin Blachier, épidémiologiste a affirmé le 16/08 sur LCI être « contre le port du masque à l’extérieur. Il s’agit d’une décision politique, prise pour rassurer les gens, sans aucun fondement scientifique ».
Quant à Anders Tegnell, l’épidémiologiste chargé du dispositif en Suède, il affirmait le 14 août : « il n’est pas prouvé que la généralisation du port du masque dans la société ait un effet sur la propagation du virus » ; et il ajoute malicieux : « j’ai hâte que cette preuve arrive ». Pour rappel, la Suède n’a pas confiné sa population et laisse toujours aujourd’hui ses citoyens libres de porter ou non le masque. Le pays affiche certes une mortalité par million d’habitants plus élevée qu’en France (574 vs 466), mais l’ordre de grandeur reste proche. Et le pays fait mieux que l’Italie, l’Espagne ou encore la Grande-Bretagne. Enfin le Professeur Didier Raoult observe que « seule la contamination par les mains est significative et prouvée ». Il ajoute craindre de violentes tensions dans la population entre les pro et les anti masques . « Il aurait été préférable de se baser sur une recommandation plutôt que sur une obligation » indique-t-il.
Ces prises de paroles de professionnels de la santé et de la recherche montrent que le consensus sur l’obligation du port du masque, en particulier à l’extérieur, reste fragile. Des tensions au sein de la population pourraient être à craindre à la rentrée, alors qu'en Allemagne et en Espagne, des manifestations contre le port du masque ont eu lieu ces derniers jours et dernières semaines.