Très loin de France, à Hong-Kong, dès janvier, les habitants se sont mis à porter des masques, Nathalie Martinet qui y vit, est en relation quotidienne avec sa mère, à Fleurance. Mi-mars, cette dernière lui indique que, dans notre pays, le port de cet équipement n'est pas encouragé, Nathalie comprend qu'en fait, la raison vient du manque de stock français. Elle propose alors à la mairie d'expédier des masques ; ce sera le point de départ de six envois consécutifs, 1000 unités arrivent par le premier envoi. Au final, grâce à Nathalie et à ces partenaires de Hong-Kong, mais aussi du Vietnam, la ville de Fleurance va non seulement économiser une somme conséquente, mais fournir en masques un personnel soignant totalement démuni.
Nathalie a ainsi apporté son soutien de très loin, à six heures de décalage horaire et à une distance de plus de 10.000 km. Mais, sur place, à Fleurance même, la solidarité s'organise. De nombreuses petites mains vont se mettre au travail pour équiper leur voisins, leurs proches...
D'autres Fleurantins, mais aussi des habitants de nombreuses communes voisines, répondent à l'appel de la mairie pour proposer leur aide et fournir notamment des draps, éléments indispensables à la confection des masques en tissu.
Les bonnes volontés vont aider les couturières pour leur trouver des matières premières. Tout un réseau s'est constitué.
Par ailleurs, un Collectif « Fleurance Entraide » s'est créé regroupant 270 bénévoles qui sont intervenus dans des domaines très divers : courses, aide informatique, etc.
La solidarité n'est pas un vain mot et, de cette crise du coronavirus, il restera le souvenir de cette générosité qui s'est développée spontanément.
Pour manifester la reconnaissance de Fleurance, envers tous ces anonymes, une réception était organisée dernièrement en mairie. Sans doute une ultime cérémonie officielle pour la maire actuelle qui a joué les prolongations depuis le 15 mars dernier. Émilie Muñoz-Dennig était accompagnée de trois de ses adjoints, Simone Virelaude, Charlette Boué et Pierre Lascombes ; chacun à leur tour, ils ont remercié "les bienfaiteurs de l'ombre, cœurs généreux et mains laborieuses".
En raison des mesures de prévention relatives à la crise, seul un nombre restreint de personnes était présent, ce vendredi 19 juin. C'est donc une dizaine de ces bénévoles à qui un diplôme de la ville a été remis, agrémenté d'un joli bouquet de fleurs. Nathalie Martinet, quant à elle, est devenue Citoyenne d'Honneur de Fleurance, tandis que Émilie Muñoz-Dennig remettait à sa mère, Christiane, la médaille de la ville.
Pour conclure cette cérémonie, le premier "pot de l'amitié" officiel, accompagné de petits gâteaux, pour permettre à ces dames de continuer les conversations commencées auprès de leurs machines à coudre. Des vraies amitiés sont nées. Ansi de cette pandémie, il restera, malgré les mauvais souvenirs, des choses positives, des connaissances nouvelles, du bien vivre ensemble, une solidarité qui a su se développer.