Valence-sur-Baïse, bastide fondée en 1274 avait une vocation commerciale comme la plupart de ces villes nouvelles.
Un acte de paréage stipulait cette fondation et si le succès était là, c’est-à-dire si les colons venaient la peupler en nombre, un contrat de franchises lui était accordé. Et parmi les dispositions prises, l’une d’elles avait une importance prépondérante, l’autorisation de tenir foires et marchés.
Au cours des siècles, cette décision se perpétua et, il y a encore quelques dizaines d’années, Valence-sur-Baïse avait des foires mensuelles à dates fixes. Les plus importantes étaient celles de printemps et de l’automne.
Dès le matin, soit en voitures, soit en charrettes, soit à pied, les agriculteurs du canton et au-delà amenaient les divers produits et animaux de la ferme. Des troupeaux entiers de bovins prenaient possession du foirail. Les bêtes à cornes, boulevard du nord où l’on retrouve encore des anneaux scellés dans les murs du rempart, les veaux de boucherie, place du plan-bas et enfin, place Voltaire, la volaille et en particulier les oies maigres à l’automne.
Place du 14 Juillet où le Castella a son local, on pouvait y faire l’achat d’un cochon. Cela donna d’ailleurs l’occasion à nos comédiens amateurs d’y interpréter en patois une saynète à l’occasion d’une journée du patrimoine.
Alors que les hommes étaient retenus au foirail ou dans les deux cafés qui se faisaient face, les femmes se rendaient souvent devant les étalages des marchands forains installés sous les couverts ou dans les boutiques locales : le sandalier, le magasin de chaussures en cuir, le magasin de linge de vêtements.
Bien entendu, comme dans toutes manifestations de ce genre, il y avait des personnages hauts en couleur ! Mais nous y reviendrons.
Claude Laffargue