Petite parenthèse

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Peigner la girafe

Dans certains cas, le fait de se retrouver confinés peut avoir du bon. Cela permet d’agiter nos méninges pour être plus créatifs, trouver de bonnes idées, engager de belles initiatives… Enfin, en principe.

C’est ainsi qu’une soixantaine de parlementaires de « différentes sensibilités politiques » - MoDem, PS, EELV,  et essentiellement LREM - ont pris le temps de bien réfléchir en ces longues journées d’isolement forcé, pour préparer un plan « post-crise ».

Le résultat a été le lancement, ce samedi 4 avril, d’une plateforme collaborative pour penser « le jour d’après ». Pendant un mois, les Français auront tout le loisir de soumettre, proposer, débattre, autour d’une transformation profonde de notre société par le climat, la biodiversité, la solidarité, la santé et la démocratie. Et, à la clé, voter pour les idées les plus pertinentes, tournées, on s’en doute, vers les besoins de la population.

Chic, on va pouvoir à nouveau peigner la girafe !

Cette image très parlante signifie ne rien faire d'efficace, perdre son temps avec un travail inutile. Car, pour peigner une girafe, animal au poil court qui plus est, il faudrait s’y prendre de bonne heure, pour un résultat quasiment nul.

On raconte que cette expression serait apparue avec la première girafe, offerte par le pacha d’Égypte Méhémet-Ali au roi de France Charles X, arrivée au Jardin des Plantes à Paris en 1827. Un des gardiens, à qui l’on reprochait souvent de ne pas trop travailler, avait pris alors l’habitude de rétorquer qu’il était occupé à peigner la girafe.

D’accord, mais…pas si vite ! La particularité de la girafe est surtout d’avoir un très long cou, qui peut symboliquement évoquer un sexe en érection. L’expression « peigner la girafe » s’apparenterait ainsi à des pratiques masturbatoires. Quant au rapport avec le fait de ne rien faire, il faut chercher du côté du mot « branleur », désignant à la fois un onaniste, et un être oisif.

Pas question donc pour notre groupe de supplétifs de rester les bras croisés après cette crise, qui « a violemment révélé les failles et les limites de notre modèle de développement, entretenu depuis des dizaines d'années ».

Santé, sobriété (sic), solidarité, partage du pouvoir, des richesses… avec la promesse d’une synthèse publique de la consultation avant mi-mai. Cela vous rappelle quelque chose ? Sûrement le "Grand débat national" et les quelques seize mille cahiers de doléances, qui ont permis aux Français de peigner la girafe pendant de longs mois, peu avant les mesures de déréglementation par ordonnances.

Illustration Piabay.com

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