Dimanhe, à Fleurance, au stade Marius Lacoste, pour le compte de la 9e journée de championnat de Fédérale 1, le SC Albi a battu l’AS Fleurance 38 à 7 (0-0).
Arbitrag de M. Sarramiac.
Pour l’ASF : 1 essai de pénalité (54’).
Pour le SCA : 6 essais de V. Calas (44’), M. Doan (47’), K. Boulogne (58’ et 64’), A. Vasuinubu (77’) et B. Caminatti (80’+2) ; 4 transformations de K. Boulogne).
Avertissements : J. Clermont (59’) et M. Pottier (69’) pour Fleurance ; B. Pêtre (40’) et A. P. Toetu (73’) pour Albi.
ASF : L. Abadie, M. Dupuy, G. Menabdishvili, D. Camacho ©, X. Chiari, Vidal, K. Krieger, J. Clermont, F. Lanave, M. Bouisset, M. Eberland, F. Loison, L. Epinasse, T. Cantaloup, J. van Kampen, Pottier, E. Du Preez, Vepkhyadze, Bevilacqua, Farah, Pailhe, Themines, Lopez. Entr. : Bernard De Giusti et Mickaël Carré.
SCA : Dediau, R. Casals, Taetu, W. Whetton, André ©, S. Pardakhty, V. Calas, Tavalea, M. Doan, K. Boulogne, A. Vasniuubu, B. Pêtre, Vaccuo, Nabaro, Cazes, Castant, Jean-Jacques, Helgaul, M. Essid, Maniaval, Veyriac, B. Caminatti, D. Nevers. Entr. : Méla et La Piard.
En fin de saison, peu d’équipes pourront se vanter d’avoir préservé leur virginité au tableau d’affichage à la mi-temps face aux Albigeois. Et peut-être même en y aura-t-il qu’une : l’AS Fleurance. Car à ce jour, après neuf journées de championnat, les Gersois sont bien les seuls qui ont poussé les Tarnais aux vestiaires pour les citrons sans que ceux-ci aient pu faire parler la poudre. Oui, c’est bien sur un score footballistique, un bon vieux 0 à 0, que les trente acteurs ont achevé le premier acte de ce qui était l’Affiche de la saison à Marius Lacoste.
Un premier acte durant lequel les locaux ont résisté aux assauts du leader en déployant toute une panoplie de super héros, non pas de masques et de capes, mais de courage, de détermination et d’envie de se faire mal. Boulogne (10’) pour le SCA, et Bouisset (38’) pour l’ASF auraient pu chacun à leur tour donner l’avantage aux leurs, sur pénalité. Mais non. Ce rare 0-0 à la pause, en rugby, aurait satisfait plus d’un spectateur, même à la fin, tant la puissance albigeoise semblait supérieure.
Hélas, la muraille défensive allait vite céder du côté fleurantin. Logique. Mais rageant. Rageant par la façon dont le rêve d’exploit s’est subitement écroulé, en l’espace de dix minutes. Alors que le Sporting Club Albigeois évoluait à 14 en ce début de second acte, Fleurance allait payer cash deux énormes bourdes : deux relances fleurantines mal orchestrées qui se transforment en deux contres assassins albigeois. Soit deux essais (44’ et 47’). Le coup de massue. Et le coup de grâce même, pourrait-on dire, dans la foulée, avec un autre essai de Boulogne (50’) qui intercepte une passe de van Kampen. Menée 0-19, l’ASF, emmenée par un capitaine Damien Camacho des grands jours, s’offre le luxe d’aller trouer le mur jaune et noir, pour un essai de pénalité (54’). 7-19.
Blessé dans son orgueil, puis surtout, désireux de faire oublier toutes ses erreurs de première période, le SCA passe la vitesse supérieure. Le courage et l’abnégation ne suffiront plus aux joueurs du duo Carré – De Giusti pour contenir les vagues successives. L’ASF a pris l’eau. Normal. Mais n’a pas sombré.
Dans son petit topo aux joueurs en fin de match, Mickaël Carré rappelait à ses troupes, histoire de remonter le moral, qu’Albi ne joue pas le même championnat. Même division, même poule, mais un gouffre au niveau des moyens. Auch a maintenant deux semaines pour préparer son prochain match, à Graulhet. Encore des Tarnais. Mais cette fois, l’ASF aura vraiment son coup à jouer. Car si le maintien reste la priorité numéro 1 de Fleurance, du côté de Marius Lacoste, on commence à se dire qu’une qualif’ en Du Manoir n’est pas impossible, finalement.
Clin d’oeil :
En entrant dans leurs vestiaires, une petite heure avant le coup d’envoi, les joueurs de l’AS Fleurance ont du être saisis d’émotion. Ils ne s’attendaient sûrement pas à ça. Au-dessus des maillots bien alignés sur les bancs, chaque joueur avait droit à un message : ici, une photo d’un gamin, là, celle d’une compagne ; une note d’intimité venue rappeler aux hommes qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils en sont, justement, des hommes. Puis, ici et là, des messages écrits au feutre rappelant toutes les vertus du parfait rugbyman. Des messages appelant à renverser des montagnes. Comme celui-ci, par exemple, signé Bernard De Giusti : « La confiance est le ciment invisible qui conduit une équipe à gagner ».
Déclarations d’après-match :
André Patrick Toetu (pilier SCA) :
« Fleurance est vraiment une très belle équipe ; ça a été dur jusqu’à la mi-temps. Après, ils ont lâché. On savait que Fleurance, chez elle, ne voulait rien lâcher. On ne pensait pas qu’il y aurait 0-0 à la mi-temps… C’est dommage pour eux, car c’est une belle équipe. »
Kevin Boulogne (demi d’ouverture SCA) :
« On s’attendait à une grosse opposition face à cette belle équipe. Franchement, on l’a vu en première période, Fleurance a de grosses valeurs, ils ont des qualités individuelles et même collectives. Nous, on fait trop de fautes de mains. On est trop indisciplinés pour pouvoir prendre le score en première période, ce qui les laisse espérer, et on a tremblé… C’est surtout les deux essais qu’on marque à le reprise qui leur font mal. »
Arnaud Méla (manager SCA) :
« Bien sûr que non qu’on ne s’attendait pas à un 0-0 à la mi-temps. Mais je ne m’attendais surtout pas au visage que mes joueurs ont montré en première période où on n’a pas été capables de tenir le ballon… L’équipe de Fleurance a été très généreuse et très concentrée. Donc ce n’était pas évident… La différence s’est faite sur le physique, la puissance ; c’est normal. »
Mickaël Carré (co-entraîneur ASF) :
« C’est dommage qu’on n’ait pas pu tenir plus longtemps dans le match. On prend trois essais en dix minutes, dont deux où on est porteurs du ballon. C’est ça qui est ennuyeux. On a commencé à baisser, mentalement aussi… Les joueurs prennent un coup derrière la tête. Ils avaient espoir de faire quelque chose, et on se retrouve avec un score très lourd. Finalement, on a fait de la résistance tout le match. Le score est logique, il n’y a pas d’ambiguïté là-dessus. »
Morgan Bouisset (demi d’ouverture ASF) :
« On a vu ce qu’était le professionnalisme. La moindre faute, le moindre ballon rendu, c’est un essai derrière. Dommage. On fait 0-0 à la mi-temps, on tient bien, solidaires en défense, on ne fait pas trop de fautes. Et en seconde période, on a un trou d’air de dix minutes et ça ne pardonne pas contre ces équipes-là… Ce n’est pas notre championnat, c’est une équipe qui est vraiment au-dessus de nous. »
Jérôme Clermont (troisième ligne ASF) :
« En première période, en respectant les consignes de jeu, on arrive à lutter… On a bien défendu, on les a fait déjouer plusieurs fois. En seconde période, on a aucun ballon en touche, on se fait transpercer, on prend des cartons, on se retrouve à treize à un moment ; déjà qu’à 15, c’est très dur... »
Ruan Eckhardt du Preez (deuxième ligne ASF) :
« On a bien travaillé, mais on a baissé le tempo dix minutes, et contre une équipe comme Albi... »
Damien Camacho (deuxième ligne et capitaine ASF) :
« On savait qu’ils étaient supérieurs. On voulait compenser cet écart avec notre envie ; on a résisté 40 minutes. Après ce sont des faits de jeu… Trop d’erreurs ; c’est surtout ça qui fait ch… Il y a du boulot. Après, on aurait aimé faire un peu mieux pour le public.»