À vrai dire, ce n’était pas à l’inauguration de l’école qui existe, fort heureusement, depuis plus de 60 ans, à laquelle les habitants de Saint-Mézard étaient conviés samedi dernier. Non, il s’agissait seulement de profiter de la rénovation partielle du bâtiment pour donner un nom à cette école.
Au moment du choix, la procédure n’a probablement pas été très longue, tant la personne de Théodule Cantaloup s’imposait. Chef de la résistance pendant la guerre, maire de la commune de 1940 à 1977, administrateur de la Mutualité Agricole, il fut le pionnier de l’adduction d’eau vers les hameaux et les fermes isolées du canton. Et comme le rappelait Anne-Marie Rivet-Cantaloup, sa petite-fille, lors des discours, il veilla, à la Libération, qu’aucun acte d’épuration n’ait lieu sur ses terres. Quand on connaît les exactions commises partout en France au nom de cette justice expéditive, on ne peut que saluer une décision qui ne devait pas être facile à imposer au moment des faits.
Après avoir dévoilé la plaque commémorative, il était temps de passer aux discours. C’est le Maire, Serge Roux, qui s’empara du micro en premier pour évoquer les travaux de rénovation. En ces temps d’économie d’énergie, l’isolation et le chauffage ont constitué les plus gros postes budgétaires. 105 000 € au total financés à 80 % par les partenaires (Département, Région, Etat) et 20 % à charge pour la commune. Du coup, en plus des économies escomptées (3 000 € par an), les enfants vont pouvoir bénéficier du confort d’une pompe à chaleur réversible, si bien qu’ils auront bien chaud, cet hiver, et qu’ils resteront au frais, cet été, grâce à la climatisation. Alors, j’en entends déjà certains dire qu’en juillet et août, l’école est fermée. C’est juste, mais il est vrai aussi qu’avec le réchauffement climatique, les spécialistes nous prédisent des mois de mai, juin et septembre avec des jours de canicule comme on a déjà pu le constater dans notre belle région, ces dernières années.
À noter également, la création à l’étage, d’un espace assistantes maternelles pour accueillir les enfants à partir de deux mois. Encore une structure originale qui ne doit pas être courante dans la région et qui pourrait rendre de grands services à certaines familles.
Après les remerciements d’usage aux partenaires et aux artisans, ce fût au tour de Valérie Manissol, conseillère départementale, d’insister sur l’importance vitale de garder nos écoles rurales, même si pour cela, il faut les regrouper en R.P.I, comme c’est la cas ici, avec Pergain-Taillac, Pouy-Roquelaure et Berrac. On peut même regrouper les services avec les mêmes communes au sein du SIIS Nord Lomagne.
Jean-Louis Castell, président de la communauté de communes de la Lomagne gersoise abonda ensuite dans le même sens, en précisant que l’école était un élément clé pour attirer de nouveaux arrivants dans nos campagnes, et que, si L’Isle-Jourdain devenait « la grande banlieue » de Toulouse, la proximité des villages du nord du Gers avec Agen était un atout à ne pas négliger.
Pas d’inauguration sans apéritif de fin, et c’est autour d’un verre et de délicieux petits fours que l’assemblée commenta l’événement.
Pour terminer sur une note culturelle, rappelons la citation de Serge Roux à la fin de son discours, empruntée à Victor Hugo : « Quand on ouvre une école, on ferme une prison ». Permettez moi d’y ajouter ce proverbe persan : « L’ignorance c’est la mort, le savoir, c’est la vie ».