Portrait d'un festival d'astronomie, une véritable galaxie !

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À l'heure de la Fête de la science, retour sur un événement marquant de l'été.

Bruno Monflier nous reçoit à la Ferme des étoiles, une grande demeure gasconne située au cœur du Gers. Nous sommes en pleine nature, sur la commune de Mauroux. C’est le site « historique » du projet, c’est aussi le nom du groupement de trois associations qui œuvrent ensemble :

► le Festival International du Ciel et de l'Espace qui assure l'organisation d’évènements ponctuels, notamment le Festival d'Astronomie de Fleurance, le Marathon des sciences et le Festival Astro-Jeunes ;

A Ciel Ouvert qui a en charge la conception et la mise en œuvre des contenus pédagogiques et dispose des ressources humaines et des équipements et matériels nécessaires à ces activités ;

► La Ferme des Etoiles qui gère l'hébergement pour tous les visiteurs ou les stagiaires. Une véritable pépinière, une ruche adaptée aux programmes d’activités autour de l’astronomie.

Comment tout cela a commencé ?

Tout a commencé il y a 13 milliards d’années… je vous fais grâce de quelques milliards d’années pour vous raconter la genèse de ce festival

C’est avec cette pointe d’humour que Bruno Monflier revient sur son aventure de trente ans avec le Festival d’astronomie de Fleurance, aujourd’hui un fleuron des manifestions estivales dans le Gers. Un festival reconnu dans la région Occitanie et à l’échelle de l’Europe, une des premières manifestations populaires de culture scientifique. De quoi occuper la vie d’un Homme !

À l’origine donc, une aventure radiophonique dans une radio libre installée dans le Château de Bivès. Radio Antigel, pour : Association pour les Nouvelles Techniques d’Information en Gascogne et Lomagne. J'y anime une émission hebdomadaire « Amour, Samba et Pousse Rapière », consacrée à la découverte des musiques du soleil, Brésil, Afrique et entremêlée de petites informations sur les étoiles, la galaxie, l’astronomie, mon dada ! Et comme toujours dans ces cas-là, un concours de circonstance vient ouvrir la voie à l’aventure. Le premier adjoint à la mairie de Fleurance de l’époque était proche de l’astrophysicien Michel Cassé et rêvait d’une grande conférence avec le célèbre astronome Hubert Reeves, astrophysicien et extraordinaire vulgarisateur très populaire. Pour cela, il fallait trouver l’organisateur, celui qui sur place pouvait porter le projet.

Les regards se sont tournés naturellement vers Bruno Monflier. Ce dernier, toujours fringant et un tantinet provocateur, trouve l’idée trop mijaurée, il propose plutôt un festival ! Le pari sera relevé à la condition de le réaliser sur quatre sites autour de Fleurance.  Ce premier festival sorti de terre, encore inconnu du public ne fera pas recette, sauf la dernière journée à grand spectacle avec la conférence d’Hubert Reeves, et un feu d’artifice à proximité du Château de Lavardens.  Plus de 4.000 personnes ! La révélation pour Bruno Monflier. Il ne le savait pas encore, mais il venait de signer pour plus de trente ans d’aventures cosmiques.

Le festival et tous ses à-côtés

Le festival d’astronomie sera donc le point de départ d’un projet beaucoup plus large pour répondre aux attentes d’un public, friand d’écouter, mais aussi de pratiquer l’astronomie en amateur, pour les enfants, les jeunes et les adultes. Stages, chambres d’hôtes pour recevoir dignement les intervenants. La formation d’experts médiateurs en astrophysique/astronomie qui interviennent pour les animations au Pic du Midi… Bruno Monflier va construire une véritable constellation de services avec le groupe La ferme des étoiles, en adéquation avec l’évolution du festival d’astronomie de Fleurance. Il fait ainsi de Fleurance, une véritable capitale pour tous les passionnés d’astronomie.

Cette année du 3 au 9 août fut encore un succès, avec une nouveauté le 7 août dernier : Une veillée pour la planète et la biodiversité avec l’Agence Française pour la Biodiversité. Des scientifiques et le public ont été installés au même niveau (pas d’estrade pour les savants) afin de faciliter les échanges, le partage. Plus de 800 personnes, en particulier des jeunes, sont venus pour discuter sur des solutions concrètes aux défis majeurs que posent notre planète. Un projet que Bruno Monflier souhaite développer, peut-être sur l’ensemble de l’année avec un point d’orgue au moment du festival.

Et dans la dynamique de cette période estivale, une université d’été pour les professionnels de la santé a été inaugurée sur le thème : médecine du futur, une autre idée de la campagne. Là aussi, il y a fort à parier que l’année prochaine, une nouvelle session soit programmée.

Une façon de trouver d’excellentes raisons pour s’offrir une bonne quinzaine de jours de vacances à Fleurance début août ! À noter dès aujourd’hui sur les agendas, le Festival de Fleurance se tiendra du samedi 8 au vendredi 14 août 2020.

L’aventure en chiffres :
Une progression constante chaque année ce qui fait qu’au bout de 30 ans, le festival enregistre 25.000 entrées pendant la semaine pour un public de 5 à 6.000 personnes.Une cinquantaine de scientifiques sont invités pour le festival. Un ensemble d’une quinzaine de salariés à temps plein sur l’année, avec des vacataires recrutés deux mois avant le festival, ce qui équivaut à deux postes. Au total, c’est une vingtaine de personnes qui assure la logistique et l’organisation du festival dont quinze personnes pour les animations.
Le groupe « Ferme des étoiles » regroupe aussi l’association Science en Bigorre et la Main invisible, à Toulouse. Ensuite, à l’international Universciel, une association qui gère un festival d’astronomie au Liban et le festival est exporté au Mexique, chaque année, en novembre, avec la Noche de las estrellas. Un projet soutenu par de nombreuses collectivités et partenaires.
Enfin, l’impact économique d’une telle manifestation sur le territoire est importante ce qui, au-delà de l’aventure culturelle, en fait une véritable dynamique locale.

 

Un homme qui a les pieds sur terre, le cœur au Gers et la tête dans les étoiles !

Agé de 72 ans maintenant, Bruno Monflier pense sérieusement à la relève, mais il faut pour cela ne pas compter son temps, être un passionné, y croire…être patient, persévérant…c’est au moins 90 h/semaine, dit-il, pour dissuader ou mieux informer sur l’engagement que cela représente. Encore son sens de l’autodérision. En fin d’entretien, il nous confie son secret qu’il porte avec lui : un haïku (petit poème japonais) 

Le temps préserve ce qui a été fait avec lui.

Une façon impériale de laisser, à chaque moment de sa vie, un temps tout neuf qui ouvre de nouveau sur l’avenir. 

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