C’est un phénomène qui ne semble épargner personne ces derniers temps. Il a pris une telle ampleur qu’on en arrive à comparer les chiffres avec les copains. Tu en as eu combien aujourd’hui ? Douze. Ah punaise, moi seulement huit… ouais, mais la journée n’est pas finie.
Eh oui, difficile d’y échapper, nos journées sont interrompues du matin au soir par des appels téléphoniques intempestifs, qui, au mieux nous agacent, au pire nous font hurler des mots à faire rougir un corps de garde.
Parce que, franchement, la voyante qui a une bonne nouvelle à vous annoncer, ou le supermarché - où vous n’avez jamais mis les pieds - qui vous a sélectionné parmi ses meilleurs clients, non mais allô quoi !
« Allô », cette drôle d’interjection qui jaillit spontanément dès que l’on décroche, n’est pas née avec l’invention du téléphone. Quand Graham Bell utilise pour la toute première fois - le 10 mars 1876 à Boston - ce qui est devenu notre cauchemar aujourd’hui, c’est pour appeler son assistant dans la pièce voisine : « Mr Watson, come here. I want you » (Monsieur Watson, venez ici. J’ai besoin de vous). Sans l’ombre d’un « allô ».
Il faut remonter bien au-delà, au XIe siècle, pour lui trouver des origines pastorales. Les bergers normands, alors installés en Angleterre, s’interpellaient et rassemblaient leurs troupeaux au cri de « halloo », lui-même venu du terme « halloer », qui signifie « poursuivre en criant ».
Plus tard, on l’utilisera également pour exciter les chiens à la chasse, ou attirer l’attention de quelqu’un.
L’interjection aurait donc fini par traverser l’Atlantique pour atteindre les côtes françaises, en laissant tomber son h …à l’eau. Elle deviendra « allô », pour signifier à son interlocuteur que l’on est à l’écoute.
Les dispositions mises en place pour limiter ces appels téléphoniques abusifs, - comme le service Bloctel - ont leurs limites. Quant aux premières mesures entrées en vigueur le 1er août, elles ne sont visiblement pas plus efficaces.
Raccrochez, c’est une horreur…
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