Mardi matin, la très alerte Ginette Kolinka, malgré ses 94 ans et une vie où les drames ne l'ont pas épargnée, est venue présenter, à l'Astrada, devant les élèves des collèges de Marciac et de Plaisance, une existence marquée par les atrocités qu'elle a dû endurer dans une famille non pratiquante juive. L'accueil que lui ont réservé ces jeunes collégiens avec une salve d'applaudissements, lors de son arrivée sur scène, a semblé l'avoir fortement marquée.
Ginette Kolinka a présenté la vie terrible qu'elle a menée dans la période 1944/45. Arrêtée par la gestapo et la milice, déportée jusqu'à Auschwitz dans des conditions terribles, inhumaines qui dépassent tout entendement. Elle a parlé pendant deux heures sans une note et ses jeunes auditeurs l'ont écouté sans jamais détourné leur attention dans un silence et même un recueillement qui ne pouvait qu'impressionner les quelques rares adultes présents qui avaient été des témoins de l'époque. On se demande comment des traitements aussi inhumains ont pu être infligés. À la fin de l'exposé, Ginette Kolinka a répondu aux nombreuses questions sans se départir d'un calme et sans amertume apparente.
À son retour en France, elle a préféré rester silencieuse, jusqu'à ce que le journaliste Philippe Dana écrive le livre "Une famille française dans l'histoire" qui retrace le parcours de sa famille. Aujourd'hui, elle parcourt la France pour partager son témoignage sous l'égide de la fondation pour la mémoire de la Shoah terme approprié à l'extermination des juifs par le régime nazi.
C'est une excellente initiative du conseil départemental du Gers réalisée pour sensibiliser ces jeunes au devoir de mémoire. Chacun des collégiens a reçu un document relatif au répertoire historique national qui leur permet de réaliser la dureté d'une persécution qui, des camps de concentration, a abouti souvent pour les populations juives à la solution finale en extermination en masse de personnes sous le régime nazi de l'époque.