« Voici le mois de mai où les fleurs volent au vent si mignonnement… ». Pour voler, elles volent, c’est sûr. Mais de façon désordonnée, et plutôt un peu secouées ces derniers temps.
Entre grands coups de vent au Nord et rafales d’Autan au Sud, les pauvrettes ne savent plus très bien sur quel pied danser. Et comme diraient nos aïeux, il fait « un vent à décorner les bœufs » !
Quelle bourrasque serait violente au point d’en arracher les cornes, beaucoup plus solidement ancrées que « Le chapeau de Mireille » chanté par Marcel Amont ? Aucune.
L’explication de cette expression, apparue au XIX ème siècle, est à chercher -sans trop de surprise-, du côté des campagnes qui voient foisonner de beaux troupeaux dans leurs prés. L’usage veut que l’on écorne (variante de décorner) les paisibles bovins, afin d’éviter qu’ils ne se blessent mutuellement. Notamment lorsqu’ils vivent en stabulation libre.
Il s'avère qu'autrefois, l’opération se déroulait par jour de grand vent. D’une part, cela permettait d’assécher la plaie plus rapidement. D’autre part, mouches et autres insectes, qui auraient pu être attirés par les saignements consécutifs à l’ablation, n’aiment pas vraiment se mesurer à la force d' Éole. Un fait qui passe totalement inaperçu quand on a les cheveux dans la figure dès que l’on met le nez dehors, mais qui est tout de même plutôt appréciable.
Bonne nouvelle à l’approche du 1er mai : le printemps devrait s’inviter lors de la Journée internationale des travailleurs. Quant au retour des mouches, un bon coup de clochette de muguet sur la trompe devrait calmer leur ardeur !
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