14 avril 1931 jour de naissance de la Seconde République espagnole, 14 avril 2019 ( 88 ans ont passés ) la ville d'Auch honore les combattants espagnols qui se sont battus avec la résistance gersoise pour libérer le Gers et la France. Devant de nombreux descendants de ses combattants et même devant Lélia Colonnese, Malich( nom de son père qui fut un résistant gersois) présente le jour de la libération d’Auch ( elle avait 6 ans ), la mairie d'Auch par son premier magistrat et sur une proposition de Tamara Guerrero, présidente de l’association Mémoire de l’Espagne Républicaine et Résistante du Gers (MERR 32) inaugurait la plaque du souvenir.
"Il aura fallu attendre 80 ans pour qu'un chef de gouvernement espagnol vienne demander pardon pour l'exode de centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants qui ont pris le chemin de l'exil à la fin de la guerre d'Espagne en 1939. Dans son discours d’ Argelès-sur-Mer du 24 février dernier, Pedro Sanchez, puisqu'il s'agit de lui déclarait que l'Espagne aurait dû leur demander pardon bien avant. Ce geste historique hautement symbolique arrive en effet plus de 40 ans après la mort de Franco et l'instauration de la démocratie en Espagne, s’il survient tardivement, il permet néanmoins aujourd'hui de rendre la dignité et peut-être demain justice aux victimes du franquisme."
"En prononçant son discours en France à Argelès-sur-Mer où des milliers d'espagnols furent parqués dans des conditions infâmes par les autorités françaises, Pedro Sanchez a montré que nos deux pays étaient et sont encore liés par cette épisode sombre de notre histoire. La France doit prendre aussi une part de responsabilité dans cette tragédie, terre d'asile, patrie des droits de l'homme. La France n'a pourtant pas été très accueillante envers les républicains espagnols en 1939. Elle a également mis beaucoup de temps à reconnaître leur rôle comme celui de tous les étrangers résistants dans la lutte contre l'occupant nazi et dans sa libération. Il a d'ailleurs fallu attendre l'année 2014 pour qu'un président de la République française l'admette publiquement et officiellement dans un discours. Aussi dans ce 14 avril, date de l'anniversaire de la fondation de la Seconde République espagnole, je suis heureux d'honorer au nom du conseil municipal et de tous les auscitains la mémoire des républicains espagnols, ses combattants de la liberté exilés en France qui ont versé leur sang pour la France et pour sa liberté"
"Je veux ici remercier Tamara Guerrero et ses amis de l'association MEER 32 de nous avoir proposé cette commémoration. Elle vient réparer un oubli vécu à juste titre comme une injustice. La plaque commémorative que nous inaugurons ce matin est le modeste hommage que nous rendons à leurs mémoires."
Après avoir fait part de son entretien avec l'ancien député-maire d'Auch Jean Laborde mais aussi grand résistant, Tamara Guerrero présidente de MEER 32 remercie le maire d’Auch et le sénateur Montaugé et poursuit ; extraits
"…Le courage faisait partie de leurs bagages,
…mais je veux avant tout remercier les hommes qui se sont battus, des hommes qui ont laissé leur vie pour un idéal, un idéal que nous avons le devoir aujourd'hui nous tous, quels que soient nos horizons politiques, de défendre. Je veux remercier les guérilleros espagnols, je veux remercier le bataillon de l'Armagnac je veux remercier tous les combattants de la Liberté qui au nom de la liberté nous permettent aujourd'hui d'être ici en famille, vive la France, vive la république et vive la Seconde République espagnole."
Lelia Colonnese ( fille de Malich résistant espagnol du Gers passé par le camp d'Argelès) avait 6 ans à son arrivée directement avec sa mère au camp de Lavacant à Auch ( sans être passée par la case Argelès), présente lors de la libération d'Auch et Marie Garcia dont le père était il y a encore 6 ans le dernier survivant de la bataille de Castelnau, étaient là le cœur rempli d'émotions.
Quelques images de la cérémonie: résumé
Les images AFP de Pedro Sanchez à Argelès-sur-mer:
Le discours intégral du 24 février 2019 de Pedro Sanchez :