Entre la crise des Gilets jaunes, le grand débat dont visiblement il ne sait comment se sortir, et les toutes récentes manifestations contre les lois liberticides et la répression d’État, le gouvernement semble maintenant bien parti pour se déchirer sur les retraites.
"Nous ne toucherons pas à l'âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions" martelait le candidat Macron. Pourtant, depuis le mois de mars, le Premier ministre, aussitôt rejoint par les ministres de la Santé, de l’Économie et des Comptes publics, reprennent en chœur un nouveau refrain. La plupart des médias entonnent d’ailleurs cette même partition : dans nos grandes démocraties, à pas d’âge, le travail c’est la santé.
De son côté, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, menacerait de quitter la chorale si le curseur de ce départ devait être repoussé…"à la saint-glinglin".
La saint-glinglin renvoie à une date totalement hypothétique, qui pourrait bien ne jamais se présenter. Point de Glinglin dans le calendrier des saints (et c’est tant mieux pour les nouveau-nés). Car ce saint-là n’est pas un saint, mais plutôt un seing. Et en vieux français, le seing désignait, entre autres, le signal provenant d’une cloche.
Quant à glinglin, il est lui-même issu de « glinguer », (de l’allemand « Klingen ») qui signifiait « sonner ». Donc, à l’arrivée, nous avons une déformation de seing en saint, et une dérivation dialectale en « glinglin », pour indiquer au final « quand les cloches sonneront ». D’accord, mais lesquelles, et quand ? Nul ne le sait.
Si, en France, ce concertino n’est pour l’instant que tintinnabulement, chez les Finnois et les Suédois, le bruit des cloches est devenu assourdissant. Avec l’adoption, il y a une vingtaine d’années, du régime universel par points, le montant de leur retraite a diminué parfois jusqu’à 50%, avec des départs à plus de 70 ans.
« Paroles, paroles, paroles » chantait Dalida, qui voulait mourir sur scène, et aurait aujourd’hui 86 ans…
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