Petite parenthèse

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Un temps de curé

Adieu stratus, stratocumulus, cumulus et cumulonimbus ! La performance de ce mois de février, habituellement si gris et si triste qu’on en vient à se réjouir qu’il n’ait que vingt-huit jours, est remarquable.

La nature bourgeonne, les oiseaux babillent joyeusement, les papillons déploient leurs ailes soyeuses, et les humains… enlèvent leurs chaussettes.

Il n’y a pas à dire, il fait vraiment « un temps de curé ».

Cette expression est utilisée pour qualifier un temps superbe. Si l’actualité nous pousse à regarder du côté du Vatican, bien empêtré dans ses soutanes pour sa gestion des actes de pédophilie, c’est plutôt du côté d’une mer calme qu’il faut chercher l’origine. Bien que divers domaines en réclament la paternité.

Il pourrait s’agir en effet d’une déformation d’un « temps à curer ». Car seul le grand beau temps permet de curer le fond d’un port. Selon certains, l’explication aurait été donnée par un curé d’Ouessant. Mais lequel, compte tenu du nombre ?

Une autre explication viendrait du côté du ciel (!), lorsque les pilotes de la Première Guerre mondiale attendaient les beaux jours pour partir « à la curée ». Comprendre bombarder les avions allemands, le terme curée ayant été emprunté au domaine de la chasse. Il s’agirait dans ce cas d’une déformation d’un « temps à curée ».

Avec ce temps de curé, à curer ou à curée, l’envie soudainement frénétique d’un grand nettoyage de printemps semble gagner la Maison du Seigneur. Mais après le « défi majeur pour l’église catholique » pour tenter de prévenir les abus sexuels sur des mineurs, il restera aussi à lever le voile sur les viols de religieuses, les orphelins de Duplessis, les charniers irlandais de Tuam…  

Et le temps de curé pourrait bien virer au déluge de ce côté du Ciel.

Comme le chantait Bob Dylan, les temps sont en train de changer.

Illustration Thursday, W.D. Sadler (1880)

 

   

 

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