A ses grands hommes, la Patrie reconnaissante rend hommage en baptisant de leurs patronymes écoles, collèges et lycées. Les femmes sont étrangement oubliés dans les choix de ses noms, les étrangers aussi d'ailleurs.
Où sont les femmes ?
Pour les personnalités féminines, la palme revient à Jeanne d'Arc avec plus de 400 établissements… mais essentiellement dans l'enseignement privé où la classique Sainte-Marie rivalise avec la Pucelle d 'Orléans. L'école publique ne laisse qu'une place dérisoire aux grandes femmes de l'histoire. Une dizaine de femmes seulement parmi les cinquante noms les plus donnés : derrière Marie Curie (360), Irène Joliot-Curie (254) ou Louise Michel (190), on trouve la pédopsychiatre Françoise Dolto (167), Pauline Kergomard, fondatrice en France des écoles maternelles (113) ou Lucie Aubrac (103). Encore, dans certains cas, ces femmes sont-elles associées à leur célèbre mari, c'est le cas pour Marie Curie associée avec son mari, Pierre et pour leur fille Irène mariée à Frédéric Joliot. Ainsi, Elisabeth Badinter, avec son mari Robert, comptent déjà au moins huit établissements au nom de l'un ou de l'autre, avec une particulier pour ce couple, … d'être encore en vie.
Pour les personnalités étrangères, un peu moins d'une centaine d'établissements porte le nom d'Anne Franck.
Les nouveaux choix dans le Gers
Dans le Gers, grande évolution, puisque maintenant le nouveau collège de L'Isle-Jourdain inauguré le 1er septembre dernier, a été baptisé du nom de Françoise Héritier l'ethnologue et anthropologue, intellectuelle féministe, première femme à siéger au Collège de France, décédée l'an passé.
L'Isle-Jourdain remporte la palme du féminisme puisque l'autre collège de la ville est baptisé du nom de Louise-Michel, révolutionnaire et anarchiste, figure majeure de le Commune de Paris et militante féministe du XIX siècle. Deux collèges du nom de femmes dans la même ville, une particularité rare en France.
Par ailleurs, le Conseil départemental, lors de sa séance plénière de vendredi 30 novembre, a confirmé deux nouveaux noms de baptême : Aretha Franklin pour le collège de Marciac qui jusque là n'avait pas de nom patronymique et Simone Veil pour renommer le collège Beau-Regard de Masseube.
Pour Marciac, le choix fut facile car baptiser le collège du nom de la Queen of Soul, morte en août 2018, semblait couler de source. Pour Masseube, changer l'appellation géograhique du nom d'un quartier par celui d'une des personnalités contemporaines préférées des Français semble un choix facile et opportun du fait de sa disparition en juin 2017. Ainsi, le collège de Masseube deviendra le collège Simone Veil, immense figure de la politique française.
La question maintenant est de savoir si les habitants et les collégiens concernés adopteront rapidement ces nouveaux patronymes.
Toutefois, il reste une interrogation sur le département : le collège vert d'Aignan va-t-il lui aussi trouver un nouveau nom et lequel ? Pour l'instant quatre collèges du Gers s'écrivent au féminin, Aignan sera-t-il le cinquième ?