Photo : Perché au fond de l'église, voici l' orgue aux sonorités exceptionnelles...
Un feu d’artifice musical s’est déroulé ce jeudi soir à l’église Saint-Michel, interprété par deux jeunes musiciens toulousains, au talent incontestable. Il y avait environ une soixantaine de spectateurs ou de mélomanes qui ont assisté avec bonheur à cette prestation de grande qualité. Ces instants musicaux ont été organisé par l’Association « Les Amis de l’Orgue », (cela une fois par an ) avec Yves Laffargue (bien connu des mauvezinois) Président de l’association.
LJDG : Pourriez-vous nous dire quelques mots sur l’orgue ?
Y.L : « L’orgue de l’église de Mauvezin est un instrument datant du XIXè siècle, de style romantique. C’est un orgue de 22 jeux avec récit et grand orgue. Installé en 1867, abandonné en 1956 après Mme Cluzel ( ancienne professeur de musique de Mauvezin). Yves Laffargue souligne qu’il y a 22 orgues dans le Gers. Des orgues de l’ancien régime à Lombez, Gimont ou Auch, et la majorité des orgues datent du XIXè siècle. Les orgues ont pu être restaurés sous le Ministre de la culture de François Mitterand, Jack Lang.Le dernier orgue restauré dans le Gers est celui de Jégun, qui est lui aussi de style romantique. Les mairies, les communautés de communes, les départements sont très actifs pour la restauration des orgues, c’est un investissement de temps et d’argent conséquent. Ils doivent être accordés deux fois par an, dépoussiérés régulièrement. Et, maintenant place à la musique..et à Virgile Monin (Organiste ) et Frédéric Lucaroni ( Flûte traversière ).
Interviews des deux musiciens :
LJDG : Virgile Morin, est-ce très difficile de jouer d’un instrument tel que l’orgue ?
V.M : « Cela dépend des conditions dans lesquelles on joue, en ce qui concerne celui de Mauvezin, c’est difficile car c’est un orgue qui est dans son état d’origine. Les claviers sont durs, on n’est pas très bien assis, on doit même changer les sonorités. En ce qui me concerne, la passion de l’orgue est née lorsque j’avais 4 ou 5 ans, et que j’ai découvert l’orgue pour la première fois à la télévision ! J’ai ensuite étudié le piano, mais, dans l’idée de me tourner vers l’orgue par la suite ».
LJDG : Qu’éprouvez-vous lorsque vous jouez avec un instrument qui me semble intimidant !
V.M : « Le matin, je me sens détendu parce que j’ai l’esprit libre et à d’autres moments, c’est différent, mais je prends toujours plaisir à jouer ».
LJDG : Qu’aimez vous interpréter plus particulièrement ?
V.M : « J’affectionne surtout les morceaux des années 1900 à 1960 en priorité ».
LJDG : Alors Vigile, parlez-nous de la Marche des Trolls de Edvard Grieg et la Toccata de Joseph Jongen j’ai été captivé par la vivacité, la tonalité, une vraie magie fantastique…une interprétation puissante et pleine de charme.
V.M : « C’est du folklore norvégien pour le premier, et pour le second c’est un compositeur belge. Je suis également professeur dans une école de musique, mais c’est un gagne-pain compliqué, je recherche sans cesse d’autres heures de cours pour pouvoir vivre, j’ai également des concerts en prévision.. »
LJDG : Frédéric Lucaroni, pourquoi avez-vous choisi la Flûte traversière ?
F.L : « C’est l’orchestre du Capitole de Toulouse qui m’a ouvert la voie en présentant de nombreuses pièces françaises, où la flûte était mise en valeur, j’ai été happé, selon moi, le souffle qui sort de la flûte représente la vie, c’est également une sensation intérieure. La production du son depuis l’intérieur procure tout son intérêt à l’instrument. Il faut beaucoup d’entrainement, comme le chant, il s’agit de gérer sa propre quantité d’air, et de la reproduire ensuite. Comme un peu des phrases qui se succèdent à travers les sons. Je suis à la fois artiste, professeur et père de famille et j’essaie de concilier le tout.
Aujourd’hui, c’est notre deuxième concert avec Virgile, notre prochain concert aura lieu prochainement à Lavelanet en Ariège, le 3 août, et pourquoi pas pérénniser notre collaboration artistique… »
Ils ont terminé tous deux par une subtile interprétation en trois mouvements de Jehan Alain, laissant le public médusé par le style de ces interprètes, souhaitons leur une belle réussite dans leur parcours…à l’an prochain pour de nouvelles envolées musicales !