Réunis en assemblée générale le 9 juin à Luppé-Violles, les adhérents de l’association GSPL – Gascogne sans camions ont constaté que les poids lourds (PL) en transit international – qu’ils veulent détourner du Gers – cherchent d’autres itinéraires quand la RD 931 et la RD 924 sont bouchées.
C’est ce qui vient de se passer pendant les travaux qui ont bloqué le passage par Manciet : Aignan, Cazaubon et bien d’autres villages ont subi un afflux de PL.
C’est pourquoi Corinne Fournier, coprésidente de GSPL, ne cache pas que c’est un combat de longue haleine qu’il faut mener. Et surtout, il faut le mener avec les élus des villages de tout le Gers.
Un des moyens de lutte est d’édicter des arrêtés municipaux globaux, bien bordés juridiquement, pour éviter qu’ils soient annulés par le tribunal administratif. Où ne manqueront pas de se plaindre les organisations de PL.
Ces arrêtés devront comporter, notamment, des témoignages des riverains de la RD 931 et de la RD 524 dont les maisons se lézardent, les dégâts faits à la voirie non-prévue pour tant de PL et à la charge des communes, la pollution sonore et atmosphérique, la dangerosité pour les villageois (1), alors que la circulation sur lesdits axes augmente de 15 à 30 % par an selon les périodes. En outre, ledit itinéraire traverse en deux endroits le territoire Natura 2000.
Corinne Fournier souligne que GSPL a les moyens juridiques de conseiller les élus sur la rédaction des arrêtés.
Une vignette « tout itinéraire » ?
Une autre menace se profile peut-être : Élisabeth Borne, ministre chargée du transport, envisage d’astreindre les PL à payer une vignette qui leur permettrait de choisir leur itinéraire. Les transporteurs routiers français y sont opposés. Cette vignette serait incluse dans la loi « Orientation mobilité » qui sera présentée dans quelques semaines. Les mauvaises langues prétendent que ce sera au mois d’août, quand les transporteurs sont en vacances...
Les actions déjà menées
Jean-Étienne Meillan, coprésident de GSPL, énumère les actions déjà entreprises. Il rappelle que, depuis largement plus de 50 ans, on parle d’un contournement de Nogaro. Cette idée doit être abandonnée, car elle amènerait à transférer le trafic vers les autres routes qui traversent les villages de la région. C’est ce qui s’est passé avec l’interdiction faite aux PL de passer par Le Houga : ils passent par Luppé-Violles et Vergoignan.
C’est à ce moment-là que la lutte a été initiée par le collectif sans camion, qui l’a menée pendant deux ans et s’est fondu ensuite dans GSPL, créée officiellement en février 2018. Ensuite, « l’opération escargot » du 7 novembre 2017 a été un succès. De même que la pétition déposée chez les commerçants de Nogaro, qui a recueilli 1 300 signatures.
De plus, des courriers ont été adressés à tous les maires des villages riverains, au sous-préfet de Condom et aux média locaux pour faire connaître l’association et ses revendications. Sachant que GSPL tient à rester indépendante politiquement : elle travaille pour l’intérêt général. Noter qu’une émission a été faite en mars 2018 sur Parlem TV.
Les actions futures
« L’association est décidée à s’appuyer sur les élus, tant que la situation le permet ». Si c’est sans succès, on manifestera sur le terrain.
Une nouvelle pétition va être lancée, dont la diffusion sera élargie. GSPL continue d’appuyer la publication d’un arrêté global.
Un débat vif a suivi la lecture du rapport moral
Certains regrettent la disparition du fret ferroviaire, mais tout n’est pas perdu dans ce domaine : il faut une décision politique et c’est un objectif à long terme. Mais, il y aura des arrêtés dans tout le Gers, les PL seront obligés de prendre l’autoroute et ça, c’est une action à court terme. Où les lignes ferroviaires, ce que souhaite GSPL.
Les coprésidents disent avoir l’intention de relancer Carole Delga, présidente de la Région, sur le tafic PL international. Noter que le comptage des PL doit être fait sur 15 jours et pas les week-ends et les jours de fête...Faudrait-il « aider » les transporteurs à prendre l’autoroute ? Est-ce que cela ne reviendrait pas aussi cher que la réfection de la voirie ?
Unir les riverains dont les maisons sont lézardées
Corinne Fournier, dont le bâtiment de son « Relais de l’Armagnac » se coupe en deux petit à petit, propose aux personnes dans la même situation de se réunir pour monter un dossier à envoyer au Conseil départemental (2).
(1) Un accident grave a été évité de justesse à Nogaro, il y a quelques semaines : un camion a percuté une voiture devant les arènes et l’a détruite sans qu’il y ait de blessés. (2) adresse Internet ([email protected])