Vendredi 9 mars a eu lieu un exercice de sécurité civile destiné à tester les réactions des autorités et des intervenants civils et militaires en cas d’attentat terroriste. Le cadre en était la survenue d’une tuerie de masse sur le circuit de Nogaro.
Catherine Séguin, préfète du Gers, explique les objectifs poursuivis par cet exercice. La tactique de riposte à un attentat évolue sans cesse pour faire face à toutes les hypothèses. Circonstance particulière : le Gers est un département rural, il faut intégrer dans les temps d’intervention la durée des trajets. Tous les services font régulièrement des exercices pour s’entraîner, se tester et déceler les améliorations nécessaires.
Les tests sont relatifs :
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à la chaîne d’alerte,
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à la rapidité de mobilisation des moyens,
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à l’organisation de la chaîne de commandement et de la remontée de l’information,
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à la procédure d’intervention et à la coordination entre la gendarmerie et les sapeurs-pompiers,
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au phasage opérationnel qui prend en compte plusieurs objectifs : la sécurité des intervenants, la sécurisation et le gel du site de l’attentat et la création d’un corridor d’exfiltration des victimes, l’activation du plan municipal de sauvegarde.
L’exercice engage 130 gendarmes, 66 figurants dont 10 gendarmes réservistes, des cadets de la Sécurité civile du collège d’Aignan et des volontaires sapeurs-pompiers, l’antenne du GIGN de Toulouse, un hélicoptère de la gendarmerie de Toulouse, un drone de la gendarmerie, 7 agents et élus de Nogaro, 10 personnes de la préfecture et 60 sapeurs-pompiers).
Scénario de l’exercice
Voici le scénario prévu, tel que nous le décrit le lieutenant-colonel Jean-Christophe Sansonnet, qui dirige les opérations avec le commandant Benjamin Gabal :
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à 14 h 05, un appel au centre opérationnel de la gendarmerie annonce que des tirs ont lieu sur les gradins du circuit de Nogaro,
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dans les 10 min, les brigades de gendarmerie arrivent et encerclent les gradins pour fixer les terroristes,
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toutes les patrouilles en liaison radio convergent vers le circuit et renforcent les premiers arrivés pour geler le site de l’attentat,
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pendant ce temps, les sapeurs-pompiers amènent de gros moyens pour soigner et transporter les victimes,
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la caméra de l’hélicoptère et celle du drone renseignent le PC opérationnel en lui diffusant des vues en « live » des gradins, ce qui permet de prendre des décisions adaptées pour interpeller les terroristes et porter assistance aux victimes,
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l’antenne du GIGN, héliportée en une heure à partir de l’alerte, investit les gradins et se prépare à l’assaut,
Les acteurs décideurs sont le Parquet, la préfecture, le GIGN, les SDIS (1) du Gers, des Pyrénées atlantiques, des Hautes Pyrénées et des Landes, le Parquet d’Auch et la municipalité avec son plan de sauvegarde de Nogaro (2).
Au bilan, on note 10 terroristes morts, 19 blessés dans le public, dont plusieurs gravement.
Le colonel Olivier Detcheberry, commandant le groupement de gendarmerie du Gers souligne que le facteur temps est capital pour réagir à un attentat. Les forces d’intervention du département doivent pouvoir réagir avec leurs propres moyens.
N.B. - Certains visages ont été floutés à dessein pour préserver les identités.
(1) Service départemental d’incendie et de secours. (2) Celle-ci prend part à la cellule de crise installée à la salle d’animation.