L’association caritative gersoise Haïtimoun recevait le 1 septembre à l’hôtel Bastard de Lectoure, un jeune haïtien, John Antoine (cadre technique dans l’industrie aéronautique à Toulouse). Lequel en répondant à cette invitation liée à son récent voyage en Haïti devait s’exprimer devant les membres du bureau et de la presse sur la situation actuelle de la presqu’île.
Ce pays le plus pauvre de l'hémisphère occidental qui se remettait lentement du séisme de 2010 a été frappé le 4 octobre 2016 par l’ouragan Matthew. « Le bilan de ce dernier qui a dévasté le département de la Grand’Anse est de plus de 800 morts, des centaines de blessés et de disparus, 1,7 milliards de dégâts, plus de 175 000 maisons détruites, des pertes agricoles estimées à plus de 550 millions de dollars. Tout est à reconstruire, le département est à terre », résume John Antoine.
Il évoquera ensuite les différentes actions en cours et celles qu’il a mise en place comme le lancement de chantiers agricoles, des projets sanitaires et d’eau, et sur les centres de santé lesquels sont complètement délabrés et sans toitures !
Après son exposé d’une bonne demi-heure nous pouvons retenir aussi que d’après lui « les ONG contrôle tout surtout sur l’alimentaire mais le mieux serait de donner des plants et des semences (igname, haricot, maïs …) ». Et enfin John Antoine avec une voix pleine d’émotion n’occulta pas le problème des 300 000 enfants esclaves … « une réalité qui semble normale dans ce pays », concède-t-il.
De ce sombre constat la présidente de l’association, Isabelle Coupey, apporta cependant une note plus réjouissante en abordant les projets d’Haïtimoun et la culture haïtienne. L’association dans la région Grand’Anse et notamment à Chambellan prévoit grâce à un financement de 30 000 euros de la part de la SAUR la reconstruction d’un réseau d’eau où toutes les installations de service de l’eau potable ont été détruites. Et avec les Sœurs de la Providence à Plassac dans une région très pauvre dans les montagnes est programmée la construction d’une salle polyvalente « à tout » : lutte contre la mal nutrition, dispensaire, formation des enfants, atelier de couture pour les femmes, catéchisme … et de conclure en affirmant « que ce peuple misérable, injuste avec ses enfants, est capable de créations, d’imagination au travers de ses tableaux. C’est un mystère, on a du mal à comprendre que les misères, les drames, et les typhons n’ont pas anéanti cette capacité de création des peintres haïtiens ».