Samedi après-midi, l'association marciacaise MCPT( Marciac, Culture, Patrimoine Tradition) avait fait appel à l'éminent conférencier qu'est Alain Lagors pour parler, avec de nombreuses et belles photos à l'appui, des départs sculptés d'escaliers de maisons bourgeoises de Marciac et Plaisance datant des années 1760 à 1840.
Ces escaliers occupent une place de choix dans les maisons construites à cette époque. Les invités y accèdent toujours par l'entrée principale et, dès qu'ils l'ont franchie, se trouvent dans un vaste couloir où trône un escalier qui conduit à l'étage.
Symbole d'une aisance de leurs propriétaires, leur rampe très ouvragée imite des épingles à cheveux, et leur départ est superbement sculpté avec dans certains cas des têtes de chiens gardiens de la maison, ou des serpents, symboles de la puissance et de la crainte. Ne sont-ils pas placés ainsi pour éloigner les intrus?
Ces décors sont très en vogue chez nous et en Bigorre entre 1760 et 1840, ils sont un signe intérieur de richesse. Certains sont la production d'ébénistes locaux.
Un personnage, né dans la vallée de Luz Saint Sauveur qui s'était fait un nom comme écrivain et animateur d'émissions très suivies à la radio et la télévision (décédé maintenant), disait que son père était artisan escaliériste. Un terme que l'on ne trouve pas dans le Larousse. Il devait désigner dans la tête de son auteur des menuisiers qui avaient acquis cette spécialité.
La Bigorre étant très proche de la Gascogne, il ne serait pas surprenant que ces escaliers soient pour certains l'oeuvre de nos voisins montagnards qui arrivaient avec leurs outils et travaillaient du bois abattu et scié sur la propriété.
Quelle qu'en soit l'origine, ce sont pour la plupart des oeuvres remarquables, des joyaux de notre patrimoine extrêmement bien conservés.