L’association pluri-professionnelle TERSAGNAC (Territoire de Santé Gascogne Armagnac) a été créée le 7 décembre 2016 par des professionnels de santé du secteur de Cazaubon. L’association souhaite regrouper les professionnels de santé autour d’un projet de santé structurant des secteurs gersois et landais. Déjà, de nombreux professionnels, notamment médecins, infirmières, dentiste, ostéopathes de Cazaubon, Barbotan-les-Thermes, Estang, Castelnau d’Auzan Labarrère, Monguilhem ont rejoint l’association.
L’association envisage des collaborations étroites avec leurs collègues de Gabarret et de Labastide d’Armagnac qui interviennent dans le secteur cazaubonnais. Des contacts ont déjà été pris.
Les objectifs de l’association
Les objectifs de l’association sont les suivants : Regrouper les professionnels de santé de premiers recours du secteur de Cazaubon, puis par la suite faciliter le partage d’informations, la coordination des soins et l’établissement de protocoles pluri-professionnels. Améliorer la qualité des soins, la prévention, l’éducation thérapeutique et le maintien à domicile des personnes dépendantes, faciliter l’accueil de stagiaires, d’internes, de remplaçants et l’installation future de professionnels de santé. De représenter les professionnels de santé du secteur notamment auprès des institutions de santé et des collectivités territoriales afin de pérenniser l’offre de soins du secteur de Cazaubon
TERSAGNAC est soutenu par le Conseil départemental et la municipalité
Cette initiative des professionnels de santé a évidemment rencontré un soutien de la part de la municipalité cazaubonnaise, ainsi que du Conseil départemental à travers l’opération « Futurs médecins dites 32 »
La désertification médicale est alarmante
Pour ces professionnels de la santé réunis au sein de TERSAGNAC le constat sur le territoire est alarmant : « La désertification médicale s’accentue dangereusement ; dans un rayon de 20 km, sept médecins généralistes ont déjà disparu depuis 2013 et ce sont huit médecins qui prendront également leur retraite dans les deux années à venir. Les moyens de communication et de partage d’informations de santé font défaut, le dossier médical partagé promis en 2004 pour un déploiement en 2007, n’est toujours pas opérationnel, les sorties hospitalières sont de plus en plus rapides sans véritables préparations au retour à domicile. »
Les membres de TERSAGNAC déplorent aussi la dégradation de l’offre de soins de premiers recours : « Cette dégradation menace dangereusement nos concitoyens et pourtant c’est en 1991 que les premiers rapports pointaient les effets démographiques sur la désertification en médecine générale dès 2012. »
Ces professionnels de santé ont encore précisé : « Nous assistons par ailleurs à une démolition en règle de la médecine libérale depuis une quinzaine d’années malgré de nombreuses alertes successives. La myopie institutionnelle concours à la baisse d’attractivité de la médecine de premiers recours et à la non-installation de jeunes médecins. Les honoraires médicaux des médecins généralistes sont les plus bas d’Europe et seulement 8% des diplômés s’installent en médecine générale. On constate actuellement 2 installations pour 19 départs à la retraite. »
Devant la désertification galopante, la création de maison de santé est devenue pour ces professionnels comme ils le disent : « Un nouveau totem des responsables politiques, du Ministère de la Santé et des agences régionales de santé (ARS). Ce n’est pas notre choix pour de multiples raisons. La raison essentielle est la complexité due aux nouvelles contraintes imposées par les ARS aux professionnels de santé sans véritables contreparties pouvant améliorer significativement la vie professionnelle et l’efficacité opérationnelle. De nombreuses maisons de santé demeurent des coquilles vides ou se dépeuplent progressivement. Les coûts de construction et de gestion deviennent insoutenables. »
Accueillir de jeunes médecins
L’association souhaite donner les conditions favorables à l’installation de jeunes médecins dans une communauté professionnelle de partage et de coopération, en favorisant le compagnonnage et le tutorat. Quant à la commue de Cazaubon, elle compte faciliter les conditions de logement sur le secteur.
TERSAGNAC et la municipalité de Cazaubon souhaitent maintenant que l’ARS reconnaisse ce territoire en zone prioritaire.