« Ça se dégrade lourdement dans le Gers avec ce relâchement inquiétant des comportements. Des instructions de très grandes fermeté et de prévention accrue sur le réseau routier seront appliquées », réagit le préfet Pierre Ory à l’analyse de l’accidentologie routière sur les onze premiers mois de l’année. Il sera appuyé dans sa démarche lors de la conférence de presse du 7 décembre par le procureur de la République d’Auch, Pierre Aurignac, la directrice départementale de la sécurité publique, la commissaire divisionnaire Marie-France Pipereau et le commandant de gendarmerie du Gers, le colonel Olivier Detcheberry.
Des chiffres accablants
Les chiffres se choquent les uns aux autres tant les hausses du nombre d’accidents et d’infractions explosent. Sur les 10 premiers mois de l’année 2016 les infractions s’élèvent à 70 653 contre 45 736 en 2015, les excès de vitesse (+ de 30 km/h) passent de 303 en 2015 à 760 en 2016, les conducteurs sans permis ou avec permis non valide passent de 210 en 2015 à 310 en 2016, et il en va ainsi aussi pour les refus de priorité (342), le téléphone (912), le défaut de ceinture (545) …
Reste le plus accablant et le plus navrant pour ces 11 premiers mois 2016 à savoir les tués (19 dont 16 gersois), les blessés graves hospitalisés (120) et les blessés légers (40). « Avec 14 tués ces cinq derniers mois (6 en juillet et 5 en novembre) nous sommes sur une tendance inquiétante de 33 tués par an nous ramenant sur des chiffres 10 ans en arrière », analyse Pierre Ory.
Prise de conscience impérative
Un constat qui « stupéfait le procureur Pierre Aurignac de voir l’ignorance des citoyens face à la réglementation. Ce qui n’est pas le cas des chauffeurs de taxi, d’ambulance, et des VRP qui se sont responsabilisés, car nous ne les voyons plus à la barre du tribunal. Il faut donc que chaque conducteurs les prennent en exemple et aient conscience que le jeu n’en vaut pas la chandelle ». Et de rappeler que les infractions peuvent sérieusement gâcher un moment de sa vie et de sa famille par la suspension du permis (entre 4 à 8 mois en moyenne), le montant des amendes, (de 1 500 euros à 75 000 euros pour un faux permis ou falsifié), et les frais de fourrière à la charge du propriétaire du véhicule.
Alors pour que ce mois de décembre et les autres à venir ne soient pas ternis, la gendarmerie et la police sont sur le pied de guerre pour remettre les automobilistes dans le droit chemin. Mais cela serait encore mieux s’ils le prenaient d’eux-mêmes, un vœu qui est tout à fait réalisable.