Le 3 décembre, François-Xavier Bieuville, directeur général de la Fondation du patrimoine vient, accompagné d’une suite importante, visiter le site du Castet (1). Alain Klein, architecte spécialiste de la terre crue, qui a établi des plans précis de tout le site, donne aux visiteurs des explications précises sur ses composantes : la motte castrale (50 m x 10 m), le Castet, qui englobe l’église ; le Castet (45 m x 40 m) proprement dit avec son mur en terre crue de 9 m de large ; le bâtiment attenant au Castet qui a, lui aussi, un mur de terre crue. On peut dire que chaque cm² du site est connu d’Alain Klein. On apprend au passage que les bandes de terre crues qui constituent le rempart sont posées sur des lits de bruyère en guise d’armature.
Quant au clocher, c’est un ancien donjon remanié à plusieurs reprises. S’en est suivie la visite du Castet lui-même, y compris dans les étages, et celle de l’église, par les visiteurs.
François-Xavier Bieuville pose des questions. Il a notamment demandé si le site avait eu des relations avec les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. L’affirmative est probable, d’autant plus qu’une coquille Saint-Jacques est sculptée derrière le maître-autel de l’église et que l’église de l’hôpital des chevaliers de Saint-Jean est très proche.
Rappel
On se souvient sans doute qu’une crevasse horizontale a été découverte, il y a quelques mois, dans le sol du Castet, près du rempart en terre crue, unique exemplaire survivant de ce genre d’ouvrage du Moyen-âge en Europe. Des témoins ont donc été posés cet été pour détecter d’éventuels mouvements de terrain dans le talus qui est le soubassement du rempart : des sondes, plantées à 13 m de profondeur, pour détecter des mouvements à toutes les profondeurs. Et d’autres dispositifs ont été posés sur le rempart lui-même. Il faudra attendre deux ans pour vérifier s’il y a eu, ou non, des mouvements. À l’issue de ce délai, des travaux seront entrepris, soit pour consolider les fondations et restaurer le Castet, soit seulement pour restaurer celui-ci, si rien n’a bougé. Ce que tous espèrent, vu que le sol est constitué sables fauves sans argile et que le bâtiment a eu presque 1000 ans pour trouver son assiette...
(1) Il avait auparavant visité les lieux historiques d’Éauze, de Séviac et allait ensuite à Magnan voir la chapelle de Daunian. Il a été accueilli par le maire, Thierry Saint-Martin, l’ancien maire, Pierre Barrail, des membres du conseil municipal et de l’association des Amis du Castet, dont Michel Duffour, coprésident avec Pierre Barrail. Vincent Gouanelle, conseiller départemental était également présent.