Nogaro – Les Rencontres littéraires 2017 sont lancées

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La romancière Carole Martinez les préside

La sélection des premiers romans pour le Prix 2017 des Rencontres littéraires de Nogaro est à présent connue : Celui-là est mon frère de Marie Barthelet (Buchet-Chastel) ; L'Effraction d’Omar Benlaala (l’Aube) ; Monsieur Origami de Jean-Marc Ceci (Gallimard) ; La Correction d’Élodie Llorca (Rivages) ; Brûle de Laurent Rigoulet (Don Quichotte). Ces ouvrages ont été rapidement présentés le 28 novembre au cinéma de Nogaro par des lycéennes, lors d’une réunion de la junior association «Un Livre dans la poche, qui organise les Rencontres littéraires avec l’aide d’Éric Busson, professeur de lettres. Le gagnant sera désigné en mai, comme à l’accoutumée.

La nouvelle présidente du jury du Prix littéraire est la romancière Carole Martinez, qui a écrit une dizaine d’ouvrages, dont les plus connus sont Le cœur cousu (Gallimard), Prix Ouest France Grands voyageurs 2007 et Le domaine des murmures (Gallimard), prix Goncourt des lycéens 2011. Lors de cette réunion, la romancière s’est montrée captivante. Parlant de ses débuts littéraires, de son imagination, des filles en général, elle a subjugué l’auditoire.

Une conteuse née

Elle déteste la solitude de l’écrivain. C’est pourquoi elle lit toujours des passages à ses amis « J’écris mieux s’ils m’écoutent, j’ai besoin de l’oreille de certains ».

Comment réagit-elle aux critiques ? « Des fois, ça fait mal ! », aussi admire-t-elle les comédiens qui doivent rejouer tous les soirs malgré les critiques de journalistes blasés (« mais nous, on est tous ensemble », répondent-ils).

« Je n’ai pas de plan ou il vient dans les 100 dernières pages », avoue-t-elle d’emblée en réponse à une question. Mais ce qui est fabuleux, c’est que, partant de rien, pendant les cours (elle est professeur), dans les transports, elle passe du temps à inventer des histoires dont on est le héros : « 7 ou 8 heures par jour à rêvasser et, peu à peu, ce n’est plus tout-à-fait moi l’héroïne ». Car, si elle invente des personnages, après cela ils suivent leur propre logique : il lui arrive de vouloir « tuer » un personnage, mais celui-ci lui échappe et elle est entraînée où elle n’avait pas prévu. Pourtant, « on a tous les droits quand on écrit, c’est cela qui est drôle ! ».

Méthode pour se faire une banque de sensations : essayer elle-même une situation, comme celle d’une femme qui plonge dans une piscine ou celle de la dernière femme de Barbe Bleue, collée au mur à côté de la chambre sanglante.

Frustration pour les filles

Non, elle ne préfère pas les personnages féminins et ceux-ci sont souvent peu sympathiques. Mais ses femmes sont de plus en plus puissantes et résistantes. Les hommes sont de petites choses fragiles. D’ailleurs, Carole a aussi écrit parce que dans des œuvres classiques comme, par exemple celles de Stendhal, Balzac ou Maupassant etc., il n’y a pas de personnage féminin en qui se projeter. Sauf dans le théâtre : c’est une cause de frustration pour des générations de filles ! « Je n’ai pas adhéré à Fifi Brindacier ou à Bécassine, j’ai eu envie de créer des héroïnes ». Et même, elle « a trouvé très intéressant de parler des règles » qui étaient tabou et d’expliquer pourquoi les femmes étaient considérées comme impures pendant ces périodes.

Carole Martinez est catégorique : « Vous n’arriverez pas à l’égalité sans l’aide des garçons ! ». Pour cela, il est très important que les garçons se mettent dans la peau d’une femme.

Au fond, pourquoi écrire ?

Certes pour transmettre un message, mais pas seulement. Parce que cela donne un plaisir immense de rebondir à partir de n’importe quoi et « des fois j’ai un peu peur que ça cesse ». Elle ajoute que l’écriture donne un peu de pouvoir, mais « tu es malheureuse , car tu as laissé tous tes copains dans le livre »...Le théâtre lui a beaucoup servi en lui apportant toute une bibliothèque de sensations.

Pour terminer, son premier souvenir de succès de conteuse : à l’école elle avait raconté sa déception de ne rien ressentir au passage d’une frontière. Et la maîtresse l’avait lu à toute la classe : « Comment voulez-vous que je n’aima pas écrire ? ».

Conseils aux jeunes

Ses conseils aux jeunes tentés par l’écriture : résister (au découragement), écrire à voix haute [comme Flaubert et son gueuloir NDLR], lâcher prise tout en maîtrisant l’écriture et essayer de ne pas se juger.

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