Lupiac : le Festival d’Artagnan a surpassé les précédents

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Avec toute une journée d’animations ininterrompues

Le Festival d’Artagnan, organisé dimanche 15 août à Lupiac, village natal du plus célèbre des mousquetaires, par l’association « D’Artagnan chez d’Artagnan » a franchi un cap cette année : il y avait beaucoup plus de spectacles variés que les années précédentes et les animations se sont succédées toute la journée sans interruption. Tout cela avec une organisation parfaite, sans la moindre anicroche. C’était pourtant sous un soleil de plomb que les villageois en costumes d’époque Louis XIV, les escrimeurs des Lames sur Seine et des Lames lupiacoises ont joué leur rôle avec aisance et avec le sourire. Ce n’était pas évident de porter casaque ou pourpoint toute la journée en évoluant sans cesse !

Il y avait d’ailleurs tellement à voir que le présent chroniqueur n’a pas pu tout voir. Il a vu les parades et les assauts des mousquetaires, le campement des Bohémiennes, l’arracheur de dents, le fabricant de balais, le lavoir avec de petites lavandières. Sans oublier le parfumeur royal et ses eaux exquises, dont nous reparlerons. Et aussi la présentation d’une boutique d’apothicaire, l’amputation d’un bras par un chirurgien du XVIIe siècle et le bal final, qui ont été de grands moments. Ce bal a beaucoup plu aux visiteurs comme aux habitants et il a duré longtemps.

Conférence d’Odile Bordaz sur d’Artagnan

Odile Bordaz, l’historienne qui connaît mieux que quiconque le vrai d’Artagnan, fait chaque année, au Festival du d’Artagnan à Lupiac, une conférence passionnante et très suivie. Cette année, il y avait en plus la fraîcheur du lieu, l’église, pour attirer les curieux.

Les mousquetaires sont chargés de la garde « du dehors » de Louis XIV, alors que des Écossais sont chargés de garder les appartements du roi. Cela ne les empêche pas d’être en première ligne pendant les batailles.

L’historienne explique que l’on a appris récemment beaucoup de choses sur la vie de d’Artagnan, grâce à des mémoires retrouvés du mousquetaire Pierre Quarré comte d’Aligny (1). On apprend que d’Artagnan, pas encore capitaine, mais capitaine-lieutenant, est le véritable chef des mousquetaires. Il accompagne tous les jours Louis XIV du château de Saint-Germain-en-Laye au chantier du château de Versailles. Mais il ne voit pas celui-ci une fois qu’il est terminé – en 1682 - car il est mort 9 ans avant, au siège de Maastricht.

Le roi se déplace souvent d’une résidence royale à l’autre, à Fontainebleau et à Vincennes, dont la forêt est très giboyeuse. S’il ne sort pas, les mousquetaires sont libres de s’entraîner à l’escrime et à l’équitation ou de jouir d’un peu de liberté. Leur habileté à l’escrime et à l’équitation est proverbiale et fait l’admiration des ambassadeurs étrangers. Mais ils n’ont jamais de permission : Louis XIV les veut à sa disposition « en totalité ».

L'homme de confiance de Louis XIV

Le roi chasse avec la meute de d’Artagnan, mais on ne sait pas où celle-ci est logée. Et d’Artagnan est autorisé par le roi à chasser dans la plaine du Pecq, près de Saint-Germain-en-Laye.

Chaque soir il va prendre les ordres du roi pour le lendemain et un mousquetaire vient le lendemain matin s’assurer qu’il n’y a pas de changement.

Anecdote amusante : le propriétaire de l’appartement loué à Paris par d’Artagnan s’appelle...Nicolas Hulot.

D’Artagnan voit tout ce qui se passe à la Cour et ne dit rien. Il est très apprécié de Louis XIV qui lui confie de nombreuses missions délicates comme de gouverner Lille, d’arrêter et de surveiller le surintendant Fouquet. Pour préparer cette arrestation, Louis XIV retient pendant une heure en tête-à-tête d’Artagnan, qui en sort très troublé. Ce qui fait beaucoup jaser à la Cour.

Odile Bordaz conclut : d’Artagnan a partagé avec le roi les plus belles années du règne de celui-ci. Sa mort l’a préservé d’en connaître les malheurs.

Une deuxième conférence a suivi celle d’Odile Bordaz. L’orateur, André Chauvière, spécialiste des parfums, fait sentir à ses auditeurs les parfums du Grand siècle qu’il a reconstitués (« l’eau d’ange du parfumeur royal », « l’eau d’ange vénitienne, l’eau de rose muscade etc.).Un tout prochain article rendra compte de cette conférence passionnante.

(1) Moi Pierre Quarré comte d’Aligny, mousquetaire. Mémoires présentés par Odile Bordaz (Vuibert).

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2ter d'Artagnan reçoit la casaque de mousquetaire 1bis principale 140816.jpg
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3 Belles dames et touristes assistent à la scène 1bis 140816.jpg
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6 Duel 1bis 140816.jpg
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37 Le carrosse de Louis XIV 1bis 140816.jpg
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