Il faisait beau ce samedi après-midi sur la belle esplanade mi-ombre mi-soleil qui jouxte le Château de PROJAN, gentiment mise à disposition par Christine et Richard Poulain, les gérants du Château. Les gens de la commune venus en nombre s’y sont retrouvés pour fêter les 100 ans de leur aînée. Même l'orage menaçant s'en est allé pour nous laisser goûter cet événement. La « star du jour » se nomme Juliette Puchieu née prématurément à 8 mois le 25 juillet 1916 à Sorbets dans les Landes, mise dans du coton en guise de couveuse, la suite ne fut pas de même...
À l'âge de 8 ans, son père décède des suites de gazage subi pendant la guerre de 14-18. En conséquence, étant la seconde d'une fratrie de 5 frères et sœurs, elle est placée dans différentes familles à Latrille puis à Buanes pour des tâches subalternes dans des conditions difficiles. À 12 ans, changement de lieu pour Garlin et de statut comme « bonne » avec un petit pécule (50 F/mois) qui allait arrondir la caisse de Maman pour élever sa famille.
C'est à 15 ans qu'elle arrive dans une famille Projannaise particulièrement bienveillante puisqu'elle l'adopte à l'âge de 20 ans et en fait son héritière. Tout naturellement arrive le mariage le 22 avril avec un certain Henri, mariage célébré par le Maire de l'époque : Sylvain Ducousso, le grand-père du Maire actuel Jacques Pargade.
En 1936, le premier bébé né : une fille prénommée Maguy, puis survient la guerre 39-45. C'est alors qu'un docteur, ayant décelé ses capacités, lui demande de le seconder en tant qu'infirmière bénévole « formée sur le terrain » et cela durant 40 ans jusqu'à l'arrivée des premières infirmières libérales ...
Deuxième bébé en 1946 : c'est un garçon : Jean-Pierre. Mais l'exploitation (vignes, céréales, élevage) continue avec Henri et même la vente des produits sur les marchés d'Aire et Garlin ... en vélo!... À la maison, tâches ménagères et grandes lessive amenée avec un tombereau tiré par une vache sur les bords du Leez...
La vie continue jusqu'en 1961 où elle devient grand-mère d'abord par les enfants de Maguy puis de Jean-Pierre. Mais en 1967, c'est le drame : décès de son mari Henri alors qu'elle n'a que 51 ans. À 60 ans, donc en 1986, elle prend sa retraite de chef d'exploitation, ce qui ne l'empêche pas de continuer à rester vigilante sur l'activité politique et de travailler sa mémoire à la lecture de magazines. Ce qui lui permet aujourd'hui de conserver ce regard malicieux derrière lequel brille un feu : la Vie tout simplement, le tout entouré de sa famille : enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants.
Le village s’est mis en quatre pour ce jour exceptionnel et est fier de te souhaiter un Bon anniversaire Juliette !