Le Houga : Inauguration du Parcours de mémoire

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Discours de Philippe Martin

Samedi, lors de l'inauguration du Parcours de mémoire,  après le discours du maire Patricia Galabert, le président du Conseil départemental, Philippe Martin,  a tout d’abord exprimé son plaisir d’être  à cette inauguration du Parcours de mémoire dédié aux martyrs du bois de Bascaules.

Après avoir chaleureusement adressé ses félicitations à celles et ceux qui ont imaginé, puis porté et enfin réalisé ce beau projet, Philippe Martin a précisé :

 "Madame la Ministre, nous sommes très sensibles à la constances de votre participation à cette journée du 6 août dans le Gers. Votre présence, en tant que représentante du Gouvernement, lui donne chaque fois une dimension particulière. Chaque année, dans la pénombre du bois de Bascaules, nous ressentons physiquement une proximité avec la terrible tragédie qui s’est nouée là, voilà plus de 70 ans. Mais la simplicité de cette cérémonie, qui fait aussi sa beauté, posait la question de la fragilité du travail de mémoire lorsque celui-ci repose sur les seuls témoins de ces événements. Le temps passe, les yeux qui ont vu sont de moins en moins nombreux et la responsabilité de faire savoir et de faire comprendre incombe désormais à des générations qui n’ont pas connu elles-mêmes la seconde guerre mondiale."

Philippe Martin a poursuivi son discours en développant sa pensée sur le mot Guerre

"Un mot que l’on croyait éloigné à tout jamais de notre Pays et  de notre sol. Un mot redouté, au point que nous hésitons parfois à l’employer pour qualifier une situation, celle que nous vivons aujourd’hui, qui relève pourtant bien de cette terminologie. Chacun, ce matin, comprend qu’il soit difficile et même vain de nous extraire des évènements tragiques que connaît notre Pays, cette Guerre contre un terrorisme qui tue aveuglément des enfants, des hommes et des femmes de toutes origines et de toutes confessions. "

Le président Philippe Martin a aussi  salué l’action déterminée du Chef de L’État et du Gouvernement  et singulièrement celle du Ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve qui était lui aussi dans le Gers, il y a une semaine pour constater le niveau élevé de sécurité qui entoure le Festival de Jazz in Marciac : "Dans ce contexte, les manifestations patriotiques sont autant d’occasions de nous interroger sur ce qui fait que nous sommes un Pays, sur ce qui rassemble une communauté nationale, sur ce qui nous unit et nous permet de dire combien nous aimons la France pour ce qu’elle est et ce qu’elle entend demeurer. Parfois hélas, notre histoire commune est convoquée, j’allais dire confisquée par des gens qui prétendent aimer la France mais nous renvoient l’image d’une nation frileuse, repliée sur elle-même, tournant le dos à vingt siècles de valeurs partagées et de résistances à tous les totalitarismes.

Philippe Martin a ensuite  rappelé  le courage et les valeurs qui animaient ces hommes et femmes de la résistance :

"Ici, à quelques kilomètres à peine d’un des sites illustrant le martyr de la résistance gersoise, je veux rappeler  que ce que l’on appelait l’armée des ombres comptait dans ses rangs tous ceux que l’Europe avait jeté sur les routes de l’exil, étrangers, persécutés dans leurs Pays et qui avaient trouvé en France, non seulement une terre d’asile, mais aussi une terre de combat. Dans le maquis gersois, les consignes circulaient en français, ou en gascon, mais aussi en italien, en espagnol, en polonais, en hongrois, et même en yiddish. Dans le maquis gersois, la consonance des noms les rendaient difficiles à prononcer. "

Le président  a évoqué ensuite l’armée des ombres en complétant : " Mais je pourrais parler de l’armée de la France libre, des goumiers et des spahis, des tirailleurs sénégalais ou des soldats de la Légion Étrangère. La France, et c’est heureux, n’a jamais tenu compte de la confession ou de la couleur de peau de ceux qui ont embrassé son drapeau et défendu ses valeurs. De tous les conflits que notre vieux Pays a traversé, celui de 39-45 est probablement celui qui nous rappelle le mieux ce fait historique. Dans la France libre, dans le maquis ou au sein de son armée, tous n’étaient pas nés français, certains priaient des dieux différents, d’autres  ne priaient pas, les engagements politiques étaient secondaires et seul l’amour de la patrie comptait. "

Philippe Martin a conclu son discours en souhaitant que ce chemin de mémoire du Houga, permette aux jeunes générations de ressentir cet amour de la France : " Je souhaite que chaque homme, chaque femme, chaque enfant qui met un pied sur notre sol, sache qu’il peut l’emprunter, en faisant siennes les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité auxquelles nous sommes viscéralement attachés. "

 

 

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