La Société Archéologique, Historique, Littéraire et Scientifique du Gers a tenu sa séance mensuelle le mercredi 6 juillet dernier
Le président Courtès a évoqué deux décès récent qui ont affecté la société : L'épouse de Gérard Labédan et Alain Robert du Costal
Le président a évoqué ensuite quelques faits marquant de l'actualité
- à l’université de Toulouse a eu lieu la soutenance de thèse de Céline Bourgeat sur les cloîtres pyrénéens vendus à de riches américains ;
- La belle promotion de notre confrère et ami Olivier Meslay qui quitte la direction du musée de Dallas pour assurer, à la rentrée, la direction du prestigieux Clark Art Institute de Williamston (Massachussets) après quelques jours de vacances au château de Mazères à Barran.
- Le travail d'Henri Calhol, plusieurs conférences à Mirande sur les tombes de soldats guadeloupéens morts entre 14/18.
- à Vic-Fezensac, histoire du corps des sapeurs-pompiers, 150 ans au service des autres, une recherche très originale de notre confrère Georges Conseil.
- sur les conseils d’Alain Abeille, la commune de Mirepoix a adopté son blason (procédure du Dr Bourse)
Quelques informations sur les activités à venir.
- Conférence à Lectoure le samedi 9 juillet à 21h de Joël Petitjean sur les travaux de Louis Ducos du Hauron, inventeur de la photographie couleur lors de son séjour à Lectoure en 1868/69.
- Visite en soirée avec les Amis du Vieil Auch mercredi 20 juillet à 20h30 rendez-vous devant l’Office de tourisme - séance de notre Société le mercredi 3 août prochain avec deux exposés, les hôpitaux d’Auch en 14-18 (Pierre Dutil) et la nouvelle monnaie créée pendant la guerre
- Excursion du 6 août dans le secteur de Cazaubon
Communications
Laurent MAURAS, La Société Archéologique du Gers pendant la guerre 14-18. Il est intéressant d'étudier les parcours des adhérents, les publications régulières, les réunions de la SAG entre 1914 et 1918. Le but est de savoir si nous trouvons un écho du conflit qui se déroule loin du département. La manière suivie ici est chronologique. L'année 1914 part bien, avec quasiment 450 adhérents, des bulletins trimestriels d'une centaine de pages chaque fois... Mais le conflit entraîne une réduction dans tous les domaines, les réunions se raréfient, les bulletins ne sont plus que semestriels et ils atteignent difficilement les 150 pages – surtout en 1918 où on trouve deux bulletins de 116 et 84 pages ! Quant au nombre d'adhérents, il baisse : - 13% en 4 ans. Le bulletin des 3e et 4e trimestres 1915 s'ouvre sur une liste de deux pages des membres de la Société morts pour la Patrie « pendant la guerre 1914-1916 » : Guy de Cassagnac, J. Gramont, J. de Tersac, L. Arrivets, L. Montoussé du Lyon, Dieuzaide etc. En 1917, on sent, en creux, que la guerre dure. Par exemple, un article sur les fraudes alimentaires au XVIIIe siècle à Aubiet commence ainsi : « Si les nécessités de la défense nationale nous imposent bien des restrictions, si le pain lui-même, cet aliment de première nécessité, subit des mélanges ou des altérations qui lui enlèvent son goût naturel et sa belle apparence, tout le monde s'incline devant ces mots fatidiques : c'est la guerre ! L'année 1918 est celle du tournant. Militaire, bien sûr. Mais également pour la SAG. Si le nombre de page est au minimum, les effectifs arrêtent de s'effondrer : on
passe de 384 à 389 adhérents. C'est le coup de frein à la chute. C'est au cours de cette année que les récompenses militaires et les médailles sont le plus mises à l'honneur : sont lues en séance les citations élogieuses après les morts héroïques et glorieuses de nombre d'adhérents. Dans le calme de leurs cabinets d'étude, les membres de la Société ont poursuivi leurs travaux. Sans doute, les réunions jamais interrompues et les bulletins maintenus étaient une heureuse et reposante diversion aux angoisses du temps. Mais la guerre ne demeura pas à l'écart des préoccupations des sociétaires. Et la SAG a payé, elle aussi, à travers ses membres mobilisés et leurs proches, son tribut de sang à la Nation.
Pierre DEBOFLE, Michel Albin BIBAL (1841-1920), entrepreneur de travaux publics, maire, conseiller général, président du Conseil Général du Gers et grand mécène.
Au début du XXe siècle, le Gers a bénéficié des largesses de trois personnalités qui avaient réussi, le Dr Lannelongue, Ludovic Lapeyrère et enfin Albin Bibal. Né à Aiguillon (47), il est comme son père entrepreneur de travaux publics au moment de la construction des lignes de chemin de fer. Un moment gêné dans ses affaires, jeune veuf chargé d’enfants, Michel Albin Bibal, 39 ans, domicilié à Bédarieux, épouse en 1881, Marie-Rose Gardès, 45 ans, riche veuve sans enfants qui lui apporte sa fortune et notamment le château d’Esclassan près de Masseube (Gers). Désormais très actif dans notre région, républicain convaincu, il participe aux campagnes électorales contre le duc de Gontaut-Biron. Il devient conseiller d’arrondissement en 1892, conseiller général en 1895 puis président de l’Assemblée départementale du Gers. Il est aussi maire de Masseube de 1900 à sa mort en 1920. Il fera de nombreux legs pour aider les mères de familles méritantes, les orphelins, les accidentés etc. Il fait publier un dictionnaire des hommes célèbres de Gascogne. Il achète et sauve le château médiéval de Mauvezin (Hautes-Pyrénées) qu’il donne en 1907 à l’Ecole Gaston Phébus de Pau pour qu’elle en fasse un musée de la Gascogne.