La plupart des autochtones connaissent l’existence du village de Sansan, un certain nombre ont entendu parler d’Edouard Lartet, ne serait-ce que par la rue qui porte son nom ou son buste érigé près du groupe scolaire. Rares sont ceux étant en mesure d’associer les deux alors qu’ils le sont depuis la moitié du 19ème siècle pour tous les grands paléontologues (spécialistes des fossiles) du monde entier. Dans les années 1830, Edouard Lartet, jeune avocat résidant à l’époque au château d’Ornezan, reçoit, d’un berger, des restes osseux et des dents fossilisées, trouvés au Campané sur la colline de Sansan, dans lo camp dos osses (le champ des os). Des animaux étranges pour la région, ont donc vécu au Campané et aux alentours, il y a environ 15 millions d’années, période appelée Miocène par les scientifiques. Ils ont changé la destinée d’Edouard Lartet et les connaissances dans l’évolution des êtres vivants. Ce site a subi plusieurs campagnes de fouilles mais, bien que propriété du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, il est laissé à l’abandon depuis la fin du 20ème siècle, et la nature a repris ses droits. Suite à un appel à projet lancé par la Communauté de communes dans le cadre de la valorisation du territoire, la commune de Sansan a proposé la création d’un sentier thématique allant de l’église au Campané. Afin d’étudier la faisabilité du projet, François Rivière, président de la Communauté de Communes Val de Gers, a réuni sur le site de nombreux invités parmi lesquels des responsables du Muséum National d’Histoire Naturelle (MHNH) ainsi que les deux derniers paléontologues ayant travaillé sur le site : Francis Duranthon et Pascal Tassy. Après des échanges généraux, l’idée du sentier a été retenue mais nécessite, en premier, la sécurisation du site et notamment de la bâtisse surplombant la zone de fouilles. Ont été abordés par la suite des problèmes pratiques : maîtrise de l’ouvrage, financement, autorisations, partenariats, calendrier, démarrage de la 1ère tranche de travaux.
Présenté au Conseil Communautaire fin mai, le projet a été accepté à l’unanimité. D’ici quelques mois, le site fossilifère de Sansan va donc pouvoir révéler toute son importance aux visiteurs.