Le Journal du Gers a rencontré le 7 juillet Roger Combres, président et Muriel Debets, chargée de communication du Sictom Ouest à la suite de la réunion exceptionnelle du 30 juin sur les activités de 2015. Activités qui ont fait l'objet d'un rapport passionnant. Mais les déchets, pensera-t-on, cela n'a rien de passionnant ! Eh Bien si, car la nouvelle politique de Trigone (chargé du traitement des déchets) et du Sictom Ouest (chargé de la collecte) tourne le dos aux méthodes de naguère. Alors que le but est toujours d'éliminer les déchets.
Jusque là, on les enfouissait, mais, comme leur tonnage augmentait, on cherchait à les réduire en persuadant la population de faire du compostage etc. À présent, c'est là « la nouveauté », on répare tout ce qui peut l'être et on remet les objets réparés dans le circuit économique. C'est, selon Roger Combres, un objectif de niveau national.
Le réemploi devient une priorité
Pour ce faire, un partenariat a été conclu avec La Ressourcerie des Landes à Aire-sur-l'Adour (1) pour « récupérer, valoriser et revendre » les objets réutilisables. On est alors dans une économie circulaire, selon nos interlocuteurs. Dans les grandes déchetteries comme celles d'Aire-sur-l'Adour et d'Eugénie-les-Bains, il y a des « chalets de réemploi » où le public peut donner des objets pour La Ressourcerie. Cela évite le gaspillage : la réparation n'utilise pas de nouvelles matières premières. Cela crée des emplois (14 actuellement dans la Ressourcerie Landes) et cela réduit le tonnage des déchets à éliminer. Roger Combres est favorable à l'extension de cette opération dans le Gers.
Depuis novembre 2015 (début de l'opération), il y a 7 t de déchets en moins dans les déchetteries et 2,41 t d'objets revalorisés vendus par La Ressourcerie. Certains lui donnent directement leurs objets inutiles.
Des vélos pour le Mali
Autre opération de récup : l'association Africanoé de Beaumarchés, récupère les vélos, les fait remettre en état par l'Institut médico-éducatif de Beaumarchés et les envoie au Mali.
Développement du compostage
Le compostage se développe, notamment dans les immeubles de type HLM et les écoles. 200 poules ont été distribuées en 2015 par le Sictom Ouest pour qu'elles éliminent les déchets de cuisine (le président montre l'exemple…). Mais la grippe aviaire a fait suspendre cette opération. Noter que les poules ne sont pas données à des personnes qui en ont déjà ou qui n'ont pas de jardin.
Autres filières en développement
Le tonnage des déchets verts augmente de 1,29 % 2015. Le broyage des branchages est une solution en développement, notamment dans les collectivités : le produit sert au « paillage » du sol. Sachant que le brûlage est interdit s'il n'a pas d'utilisation (barbecue etc.).
Les vêtements sont collectés dans 64 colonnes « Relais 32 » (2) installées près des grandes surfaces. 20 colonnes ont été mises en place en 2015. Chaque habitant possède en moyenne 7kg de textile inutile, selon nos interlocuteurs.
Les piles usagées et les déchets dangereux font l'objet de filières spéciales des « éco-organismes » ont été créés par les fabricants pour les récupérer (piles, bouteilles de white-spirit etc.). Un autre éco-organisme a été créé pour les meubles aux déchetteries d'Aire-sur-l'Adour et à Plaisance-du-Gers.
Pour les éco-manifestations, l'association Elémen'terre (3) prête et lave des gobelets et de la vaisselle réutilisable.
On voit que le Sictom Ouest peut être fier de se trouver en pointe dans la lutte contre la production et l'augmentation des déchets. Raison de plus pour l'aider en évitant les erreurs de tri : ne pas jeter d'ordures ménagères, ni de verre dans les poubelles de déchets à recycler. Et jeter les textiles dans les colonnes prévues à cet effet.
Petite remarque...
Pourquoi avoir mis « la nouveauté » entre guillemets au début de cet article ? Parce que cette attitude de ne pas jeter tout ce qui a cessé de plaire ou d'être utile était celle de notre société dans son ensemble jusque à la 2e Guerre mondiale. Les générations des 30 glorieuses - de 1945 à 1973, année du 1er choc pétrolier – et celles qui ont suivi, ont sans doute trop pris l'habitude de jeter des objets. Soit qu'ils n'étaient plus à la mode, soit qu'ils étaient remplacés par des modèles plus performants – ou simplement nouveaux - rendant les précédents automatiquement obsolètes ou encore parce que cela coûtait moins cher d'acheter un objet neuf que de réparer un objet abîmé.
C'est Charles Péguy qui disait, approximativement, qu'une révolution, c'est l'appel à une tradition précédente...
(1) 73, route de Lannux pour la revente et à Bahuts-Soubiran pour l'atelier de remise en condition. La Ressourcerie est un réseau présent partout en France (http://www.ressourcerie.fr/decouvrir-les-ressourceries/concept/) qui revend à bas prix les objets revalorisés. (2) Association sise à Marciac (ZA Route de Mirande 32230 Marciac - 05 62 09 84 37 – [email protected]). (3) site ( http://www.elemen-terre.org/index.php/materiel-et-tarifs).