UNE FERIA TRES VICOISE
Au bureau du club taurin vicois, allées Gabarrot , c’est l’agitation sur la ligne droite du week end prochain, les bénévoles , le nez dans les documents, finalisent les différentes actions de l’environnement de la féria, calculette en main, à la location , Nadine et Anne répondent aux demandes directes de places ou aux abonos ;Rencontre avec le président du club taurin André CABANNES , avant son départ pour le campo ,jeudi matin, pour l’embarquement des toros, une opération qui depuis des décennies est sous la surveillance des membres du club .
QUESTION : Les aficionados lisent avec envie l’affiche de la féria de Pentecôte 2016 , en particulier les toros , quelle a été votre démarche dans le choix des ganaderias ?
A .Cabannes : Nous répétons les Valdellan qui avaient donné un bon spectacle l’an passé . C’est une ganadéria en progression . Le ganadero a amélioré la présentation , le lot du dimanche est plus fort que celui de 2015. C’est un élevage dont le comportement en piste est particulièrement compliqué . Lorsque nous recherchions des toreros , les candidats pour les Valdellan étaient rares « tous les autres toros nous intéressent sauf ceux là qui nous font peur » .De plus ,il y a le côté humain c’était une ganadéria qu’avait découverte Jean Jacques Baylac , c’était un très bon coup , car il savait qu’ils avaient acheté des vaches et des sementals à Hoyo de la Gitana. En les travaillant différemment ils avaient obtenu un bétail redonnant authenticité à la lidia . .
Q ; Et pour les toros de la corrida concours ?
A, C : c’était un spectacle que nous réclamaient les aficionados .Nous avons réussi à faire un cocktail de ganaderias avec des ganaderias d’un très bon niveau comme Pedraza de yeltès , Martinez Pedres et Los Manos .Cette dernière ganadéria venue en France avec des novillos , fera combattre son premier toro dans la corrida concours . « Je suis très conscient de l’importance de la tenue de mon toro, la France est un marché intéressant » . Le coup de cœur , c’est la ganaderia Manuel Quintas , très vieil encaste de la région de Madrid, sang Jijona, la camade est courte mais magnifique. El Fundi qui tiente chez eux a affirmé « il n’y a que Vic qui peut prendre ce genre de toros , il sera extraordinaire à la pique , mais compliqué ensuite » .
Q. Les Baltasar Iban , une corrida médiane ..
A.C : Cette année elle sera à Dax , Madrid et Vic . La ganadera Crisitina Moratiel essaie d’améliorer ses toros qui par leur origine Contreras avaient peu de tamano . Elle a apporté du sang nouveau avec 2 sementals de Pedraza de Yeltès, nous aurons des toros de 5 ans et de 4 ans dont deux très typés Pedraza et elle a obtenu des toros avec plus de volume . On attend les Victorino surtout après Séville l’indulto d’un toro et les prestations des deux toreros au cartel à Vic , Manuel Escribano et Paco Urena ,tous deux sortis à hombros …
Q. Vous venez de nous présenter les toros, ils ne sont pas tous très attractifs pour certains toreros, comment arrivez –vous à constituer les cartels ?
A .C / Ce qui les gêne c’est l’importance des toros qui vont évoluer dans le plus petit ruedo de France et même d’Espagne , le toro est partout et en position de force . Des toreros s’engagent puis refusent , c’est le cas de Fandino, qui avait dit oui pour les Baltasar Iban, mais après le passage de son veedor , il revient sur son engagement . Heureusment d’autres se posent moins de questions, nous avons voulu des chefs de lidia qui connaissent Vic , son aficion , son public . : Rafaelillo, une valeur sûre ; Luis Miguel Encabo également , Domingo Lopez Chaves qui tiente beaucoup c chez Valdellan .Manuel Escribano qui est devenu le torero de Vic où il a sa pena de jeunes aficionados et notons aussi , son honnêteté , il a changé de catégorie mais pas les prix dans ses contrats , c’est remarquable ..Manuel Perez Mota a complété la terna sur les conseils de Victorino, il tiente beaucoup chez les Victorino qui affirme qu’il a bien compris ses toros ;Thomas Dufau est le régional de l’étape il a la chance d’avoir dans la corrida concours les Pedraza de yeltès et le Hoyo de la Gitana, toros exigeants mais qui peuvent prendre des passes .Juan del Alamo fera la connaissance de la féria vicoise, d’ailleurs , il voulait venir à Vic , l’an dernier il coupe trois oreilles à Arles . Javier Cortes ,apodéré par Stéphane Fernandez Meca , est très motivé . Morenito de Aranda a déjà toréé à Vic . Le coup de cœur a été pour Juan Carlos Venegas , on le retrouve au cartel de Céret , il a été très bon devant une corrida de Saltillo à Madrid, c’est un peu l’intermédiaire entre Alberto Lamelas et Perez Mota.
UN BOLSIN POUR UNE FERIA COMPLETE
A.C / Nous avons voulu garnir les temps dans l’espace féria et aussi participer à la formation des jeunes . Notez le programme de ce « Trophée de l’Avenir « : Samedi à 11 heures - qualification dans une tienta de 3 vaches du Lartet ( ganadéria Bonnet ) avec 3 novilleros en compétition
Carlos Ochoa - élève de l’école de Madrid où il travaille avec El Bote , Joselito et el Fundi , il va passer l’alternative à Captieux en Juin, Baptiste Cissé qui est passé de la course landaise ( champion de France des jeunes sauteurs ) à la tauromachie- triomphateur de la finale à Bayonne des novilladas sans picador et enfin, Andrès Lagravère , El Galo, le mexico vicois , frère de Michelito- Les deux novilleros retenus se retrouveront le lundi matin à 11 h pour une novillada non piquée devant de superbes erales du Lartet - Le qualifié aura à lidier le 3e novillo et sera vainqueur du trophée de l’avenir
Q. Où en êtes –vous des abonos et locations, ?
A.C : Nous sommes au même niveau que l’an passé , je suis un peu déçu , je croyais que l’évènement de Séville avec les mêmes acteurs dans le ruedo ( Victorino - Paco Urena et Manuel Escribano ) aurait mobilisé davantage les aficionados :
Q.Comment le président d’un club voit –il aujourd’hui l’avenir de la corrida ?
A .C . Les anti taurins ont vu leur troupe perdre de l’effectif .Pour moi le danger est plus grand dans le domaine du mundillo : des arènes ne programment que du Domecq, avec du tamano et souvent des armures non plus afeitées mais « arrangées » ‘ ( la meuleuse a glissé lorsqu’on enlève les fundas ) – de plus ce sont les veedors des toreros qui choisissent les toros , ensuite les figuras imposent leur cartel on ne torée qu’avec tel compagnero . Les campagnes animalistes sont très actives à la télévision , dans les journaux . Malgré tout cela , si les organisateurs reviennent à la corrida dans son éthique authentique , le spectacle taurin survivra , il a des racines profondes dans la tradition mais il faut les vivifier au lieu de les détruire par des pratiques de commerçants .
Recueilli par Pierre DUPOUY