Le bien-être animal, enjeu de société
Le bien-être des animaux d'élevage, de compagnie, de loisir ou encore de ceux utilisés à des fins scientifiques est l’objet d'une politique réglementaire d'envergure tant au niveau international, européen que français. L’intensification des productions animales, explique pourquoi les citoyens demandent à ce que la sensibilité de l’animal soit mieux prise en compte. Au delà des aspects scientifiques ou émotionnels, la question du bien-être animal revêt par ailleurs, une réelle dimension éthique.
Un plan va donc être mis en oeuvre, piloté par le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt en concertation avec les producteurs, les scientifiques mais également les organisations de protection animale, réunis au sein de du Comité national d’orientation de la politique sanitaire et végétale (CNOPSAV). Les axes stratégiques retenus concernent principalement les animaux d’élevage, sans exclure les problématiques propres aux animaux de compagnie, de loisir ou encore de ceux utilisés à des fins scientifiques.
Un plan sur quatre ans autour de cinq thèmes
- Partager le savoir faire et promouvoir les innovations
- Responsabiliser les différentes filières à tous les niveaux
- S'orienter vers une production plus respectueuse de l'animal
- Prévenir et être réactif face à la maltraitance
- Iinformer tous les acteurs des diverses avancées
La stratégie sur le bien-être animal concerne tous les animaux :
Les animaux de compagnie
Afin de lutter contre l’abandon et le trafic des chiens et des chats, le MAAF entend mieux encadrer le commerce des animaux de compagnie. Ainsi toute personne commercialisant des chiots ou chatons doit préalablement se déclarer et obtenir un numéro SIREt à faire figurer sur toute annonce de vente. Cette traçabilité renforcée vise à faciliter le contrôle de cette filière importante et à repérer les élevages qui n’assureraient pas de bonnes conditions de soins à leurs animaux. Par ailleurs, une réflexion devra être menée pour réglementer les rassemblements (concours ou expositions d’animaux de compagnie afin d’assurer que ceux-ci ne nuisent pas aux animaux.
Les chevaux
La filière équine que ce soit pour les chevaux de courses, de sport, de travail ou de loisir, est particulièrement développée et importante en France. Les éléments objectifs d'appréciation du bien-être du cheval, en élevage ou dans le cadre des diverses activités équestres, font l'objet de publications scientifiques récentes. Les agents des DD(CS)PP en charge de l'inspection de ces établissements, en collaboration avec les agents de l'Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), s'attachent à faire respecter les bonnes pratiques dans ce domaine. Une réflexion devra être menée pour améliorer la diffusion de l'information technique et scientifique au sein des services afin de pouvoir faire progresser la prise en compte du bien-être des chevaux à tous les stades et en collaboration étroite avec l'ensemble des acteurs de la filière.
Les animaux utilisés à des fins scientifiques
Dans le domaine de l’expérimentation animale, la règle des 3 R est solidement ancrée :
- R comme Remplacer l’expérimentation animale dès que possible, lorsque des méthodes substitutives sont validées,
- R comme Réduire le nombre d’animaux utilisés sans compromettre les résultats scientifiques,
- R comme Raffiner les procédures, c’est-à-dire optimiser les méthodologies employées pour diminuer la douleur animale tout en garantissant un niveau de résultats scientifiques de qualité.
L’objectif sera dans les prochaines années de développer les méthodes alternatives et de progresser dans les outils disponibles pour la bonne prise en charge de la douleur.