Bouzon-Gellenave : un pupitre en hommage à Maurice Parisot et au Bataillon de l'Armagnac...

0 Le dispositif à Saint-Gô 1bis 191024.jpg

...et à Jean Ducos, Abel Sempé et Jean Laborde

   Intervention de Nicole Duclos

Le samedi 19 octobre 2024, un pupitre a été inauguré en mémoire du colonel Maurice Parisot, de son Bataillon de l'Armagnac et de tous les Résistants gersois, devant l'église de Saint-Gô, à Bouzon-Gellenave. C'est dans le cimetière de cette église qu'est enterré Maurice Parisot.

   Le général Jacques Lasserre

La cérémonie est organisée par Nicole Duclos (maire de Bouzon-Gellenave) et le général Jacques Lasserre (ancien délégué du Souvenir français du Gers et auteur d'un ouvrage exhaustif sur le Bataillon de l'Armagnac). En présence de nombreuses autorités (1).

   Les porte-drapeaux

   Les autorités (1er rang)

Déroulement

Nicole Duclos présente de manière très complète le parcours de Maurice Parisot. Elle souligne que son rôle et celui du Bataillon de l'Armagnac ont été déterminants au cours des affrontements avec les troupes nazies en 1944.

Puis elle évoque les autres grandes figures de la Résistance locale que sont Jean Ducos, Abel Sempé et Jean Laborde.

   Le pupitre est dévoilé par Nicole Duclos, Marie-Claude Mauras et Véronique Allaert

   Gros plan sur le pupitre dévoilé

Le pupitre est dévoilé.

Enfin une gerbe est déposée sur la tombe de Maurice Parisot par Nicole Duclos, Marie-Claude Mauras et Véronique Allaert.

   Dépôt d'une gerbe sur la tombe de Maurice Parisot

Jean Ducos

   Jean Ducos (photo communiquée par le général Lasserre)

Jean Ducos, agriculteur, est maire de Bouzon-Gellenave quand la guerre est déclarée. En 1940, il entre dans la Résistance. Dans sa ferme, avec son épouse Antonia, il cache de nombreux jeunes qui refusent le Service du Travail Obligatoire (STO) et leur trouve des hébergements.

Il organise de petits groupes de maquisards et participe à la récupération des six parachutages effectués à Bouzon-Gellenave, c'est-à-dire à la réception et au camouflage des conteneurs qui contiennent armes et matériel pour le Bataillon de l'Armagnac. Ceux-ci sont évacués dans des chars à bœufs et cachés dans la chapelle – alors en ruines – de Bouzonnet, camouflée sous le feuillage.

Proche de Maurice Parisot, il conduit la voiture de celui-ci en première ligne, notamment dans les combats d'Estang et d'Aire-sur-l'Adour.

À la fin de la guerre, il reprend son mandat de maire et décède en 1954 à l'âge de 54 ans.

Nicole Duclos conclut : « Par leur connaissance du terrain et des hommes, Abel Sempé et Jean Ducos seront pour Maurice Parisot deux alliés essentiels pour l'organisation de la Résistance à l'échelon local ».

Abel Sempé

   Abel Sempé (photo communiquée par le général Lasserre)

Né à Sabazan dans une famille d'agriculteurs, Abel Sempé s'engage très tôt dans la clandestinité en aidant les Résistants pourchassés par le régime de Vichy. En 1934, il crée sa marque Armagnac Sempé à Aignan comme viticulteur-négociant.

Il apporte une aide précieuse au Bataillon de l'Armagnac en mettant ses camions à sa disposition pour le transport des hommes, ainsi que du matériel parachuté.

Après la guerre, il fait une longue carrière politique à la SFIO (parti socialiste). Il est conseiller général et sénateur du Gers. Il décède à Aignan en 2006 à 94 ans.

Sous les pseudonymes Samos, Saint-Martin, Pouyet ou Perras, il enchaîne les missions de liaison entre Saint-Gô siège du Bataillon de l'Armagnac, Auch, Castelnau-sur-l'Auvignon et Bordeaux.

Selon Jean Laborde, « du camouflage des premiers Juifs réfugiés après l'occupation de la Sarre jusqu'aux combats de la Libération, Abel Sempé, organisateur et agent de renseignement, fut toujours en première ligne. Il voulait être avec ses hommes ».

Anecdotes révélatrices : une fois, pour se procurer du carburant, il revêt, avec ses hommes, l'uniforme allemand pour franchir les portes d'un dépôt à Lucbardez (Landes) et rapporter 20 000 litres d'essence au Bataillon de l'Armagnac !

Une autre fois, il attaque une caserne allemande à Auch pour libérer deux Résistants.

Jean Laborde

   Jean Laborde (photo communiquée par le général Lasserre)

Jean Laborde est né en 1922 à la ferme la Castagnère à Bouzon-Gellenave dans un famille d'agriculteurs. Réfractaire au STO, il se réfugie chez Jean Ducos qui l'accueille avec ses camarades d'école Jules Fitan et Élie Lacaze. Il s'occupe de la réception des parachutages et de la reproduction de cartes d'état-major pour préparer des sabotages.

Le 13 août 1944, il a un pied arraché au combat d'Aire-sur-l'Adour. Après sa convalescence, il rejoint le Bataillon sur le front de l'Atlantique. Après la guerre, il travaille avec Abel Sempé, puis entreprend des études de médecine et s'installe comme médecin généraliste à Auch. Il s'engage en politique (au parti socialiste), devient maire d'Auch, président du Conseil Général. Il décède en 2022 à 99 ans à Auch. « Selon son souhait, ses cendres sont dispersées dans le jardin du souvenir du cimetière de Saint-Gô près de la tombe de Maurice Parisot, son fidèle ami dans la Résistance »

L'Histoire retiendra que « la première entrevue entre ces trois hommes (Maurice Parisot, Jean Ducos et Abel Sempé) eut lieu le dimanche 25 juillet 1943 à la sortie de la messe dominicale à laquelle assistait Maurice Parisot en l'église de Saint-Gô. Abel Sempé et Jean Ducos venant à la rencontre de cet homme inconnu, récemment arrivé dans le pays et dont ils se méfiaient un peu. La compréhension mutuelle entre ces trois résistants se traduira par une confiance et une fidélité réciproques qui resteront indéfectibles ».

   Le salut des drapeaux

   De g. à dr.: Véronique Allaert, Nicole Duclos, Marie-Claude Mauras

À noter

Un pupitre mémoriel a été également posé à côté de la chapelle de Bouzonnet à Bouzon-Gellenave.

   La chapelle de Bouzonnet (restaurée)

   Le pupitre à côté de la chapelle de Bouzonnet

(1) Éric Cadoré (conseiller régional), Chantal Sarniguet (conseillère départementale), Véronique Allaert (présidente des Hauts lieux de mémoire du Gers), Marie-Claude Mauras (maire de Panjas et présidente du l'Amicale du Bataillon de l'Armagnac), Jean-Pierre Ducasse (président du Comité du souvenir français et ancien maire de Sabazan), Gérard Peres (maire d'Aignan), Bertrand Priouzeau (maire de Pouydraguin), Michel Lartigolle (maire d'Avéron-Bergelle) et Gérard Fitan (ancien maire de Pouydraguin).

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