Communiqué de la Confédération paysanne au sujet de la fièvre catarrhale ovine (FCO) qui frappe les élevages du sud-ouest et dont les impacts sont déjà dramatiques :
A la recrudescence brutale de Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) de sérotype 8 qui frappe depuis juin les éleveurs·euses dans le Sud-Ouest, s’ajoutent désormais des cas de FCO de sérotype 3.
La DGAL recense désormais plusieurs centaines de foyers de FCO 8, avec des milliers de bêtes mortes, et plus de 40 foyers de FCO3, élargissant la zone réglementée mise en place le 8 août. Le Ministère a commandé plusieurs millions de doses de vaccin pour la FCO-3, les mettant gratuitement à disposition des éleveur·euses volontaires via les vétérinaires.
Les impacts sont déjà dramatiques sur certains troupeaux ovins et de ruminants avec des pertes directes (mortalité) et indirectes (reproduction, lactation...). Les éleveur·euses, souvent épuisé·es et démoralisé·es, travaillent sans relâche auprès de leurs troupeaux malades et, de plus, subissent de plein fouet le manque de vétérinaires, d'accompagnement et de services d'équarrissage.
Fin juillet, la Confédération paysanne avait dénoncé l’inégalité de réaction du Ministère et de traitement entre paysan·nes et éleveur·euses impactés par des aléas climatiques. En effet, la diffusion de cette maladie animale vectorielle, transmise par des moucherons, est exacerbée par le changement climatique.
Le Ministère a réagi suite aux premiers cas de FCO-3 dans le Nord ; tout en continuant d’ignorer la situation dans le Sud-Ouest alors que la maladie fait des ravages parmi les troupeaux dans les Pyrénées, y compris en estive. Nos alertes ont enfin permis une prise de conscience : la prochaine réunion hebdomadaire de crise de la DGAL aura un volet consacré au sérotype 8. Il en va du maintien de l'élevage et d'une réponse équitable de l’État face aux difficultés du secteur agricole.
Faute d’anticipation et de travail de fond, le Ministère ne s’est pas donné les moyens d’accompagner les éleveur·euses.
Face à cette nouvelle vague de FCO nous demandons donc :
• Des mesures d'accompagnement pour tous les élevages : l'accès et la prise en charge à 100% des vaccins pour tous les éleveur·euses qui souhaitent vacciner, quel que soit le sérotype. Il devra en être de même pour les indemnisations futures.
• Une information et une simplification des démarches pour accéder à l'aide au répit, à l'exonération des cotisations MSA (2ème et 3ème appel), aux règles de chargement pour les dossiers PAC.
• Des mesures d'anticipation par un vrai travail sur la maladie : suivi des sérotypes et de leur mutation, recherche sur l'immunité des animaux et la résistance des races, action sur les causes du dérèglement climatique, prise en compte des impacts néfastes pour les apiculteur·rices de la politique de désinsectisation systématique lors des épisodes FCO.
Avec l’explosion des maladies virales (MHE, IA, FCO…) l’élevage français est en danger. La réponse aux crises par le vaccin ne suffit pas. L’éradication des moucherons vecteurs ou des virus est une vue de l’esprit. Il faut une approche globale des conséquences du changement climatique sur les vecteurs par une politique de long terme. Chaque étable et chaque bergerie qui se vide c’est une situation irréversible.
Crédit photo : Julia Klag, Confédération paysanne