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Continuons notre série sur les personnages célèbres dont les rues ou lieux vicois portent le nom.
Qui était Joseph Delom dont la place de la mairie porte le nom ?
Le colonel Delom, glorieux soldat et maire turbulent, fut le premier Vicois inhumé civilement.
Au cimetière, un monument monolithique imposant symbolise l'homme de guerre mais aussi "celui qui rendu à la vie civile offrit à ses concitoyens la réunion des vertus dont l'humanité s'honore"
Le colonel Joseph Delom est né à Marambat le 28 janvier 1768.
Après des études à Bordeaux il s'engage dans la 7e bataillon de la Gironde où il est promu au grade de capitaine avant d'être muté dans l'armée d'Allemagne sous les ordres du maréchal Ney.
Ses campagnes de guerre sont illustrées de faits héroïques qui lui valent la Légion d'honneur .
Il sera nommé colonel du 22e régiment d'Infanterie de ligne qui se distinguera au combat d'Arapiles le 22 juillet 1812.
Il sera blessé à l'épaule, la balle ne pourra être extraite, elle sortira toutefois toute seule mais 18 mois plus tard, déclenchant un ulcère dont l'infection causera sa mort le 28 juin 1826.
Ses récits de guerre démontrent son courage : à Friedland, à la tête du 10e régiment de chasseurs parmi lesquels figurait comme homme de troupe le Vicois Camieu, fils d'un forgeron, il terrassa un officier cosaque et le tua avec la lance qu'il venait de lui arracher. Il continua le combat et poursuivit un cosaque qui lui transperça le bras de part en part et le blessa au ventre; désarçonné, Delom tira son sabre, blessa son ennemi et le ramena au maréchal Ney.
Mis à la retraite en 1813, Joseph Delom achète une maison et la propriété de Broquens où il fait construire un château.
Le colonel est légitimiste mais affiche des idées voltairiennes. Il jouit dans la cité d'une certaine popularité, aussi le préfet, lors du renouvellement quinquennat des municipales, l'appela à la mairie.
Il appliqua les méthodes militaires à la gestion de la commune débutant son mandat par un état des lieux de la période Cassaignoles.
Il régla les dettes et fait même placer de l'argent.
Il s'opposa avec force au préfet qui voulait déplacer le marché qui avait lieu le samedi au vendredi pour favoriser celui d'Auch et Nogaro.
Il aménagea l'espace autour de l'église Saint-Pierre, planta des ormeaux place du Foirail, place de la mairie et aux deux entrées des villes.
Il éclaira les rues avec des réverbères lampe à huile équipés de réflecteurs paraboliques.
Il acheta le couvent des Cordeliers pour y installer l'hôpital, projet qui ne plus réaliser, il mourut 3 ans après.
Il s'occupa des chemins; ainsi la voie Vic Montesquiou passa sur la rive gauche de l'Osse après le pont neuf et on abandonna la voie mercadère.
Il remit aussi en état les routes vers Lannepax et Gondrin.
Le chemin de Grisonis ancienne voie romaine fut empierré par prestations qu'on payait par journée : homme 0,80 francs, bœuf ou un cheval pour les attelages un franc, vache 0,75 franc.
Ses idées voltairiennes l'amenèrent à prendre de multiples mesures vexatoires à l'égard du clergé local.
Il chercha toujours dans l'examen des budgets des conseils de fabrique une raison qui lui permettrait de refuser les indemnités à verser aux vicaires.
A sa mort, le curé Deffieux se souvint de ses multiples démêlés avec le colonel et refusa la sépulture ecclésiastique.
Scandale dans la population vicoise et le premier adjoint Gauthier annonça : " Ce sera un enterrement civil mais de grande classe "
On convoqua un piquet de la garde nationale, la gendarmerie se joint à lui, tambours et trompes accompagnèrent le cortège funèbre.
Le drap mortuaire fut porté par des membres de la Légion d'honneur : le baron Delort, le capitaine en retraite Sabazan, le chevalier de Rivière, juge de paix, et Cauderon maréchal des logis.
Le préfet craignait des incidents mais le chroniqueur d'un journal envoyé spécial sur l'événement relata : "La tranquillité publique n'a pas été un instant troublée... Tout le monde pleurait"
Pierre DUPOUY