Communiqué des Amis de la Terre du Gers et de Bien Vivre dans le Gers :
Dans la nuit de dimanche à lundi, la Coordination rurale du Gers a mené une opération contre les locaux de l’Office français de la biodiversité (OFB) à Pavie.
Le portail a été soudé et une banderole a été accrochée, précisant : “Ligne rouge franchie, dernière sommation, après on livre”, et annonçant des actions plus radicales.
Il est reproché à l’OFB des contrôles soit disant “abusifs” affectués sur la “propriété privée” de deux agriculteurs, par des “agents armés”.
L’OFB est un établissement public dédié à la protection et la restauration de la biodiversité.
Pour effectuer leurs missions, ses 2 000 agents disposent de pouvoirs de police judiciaire et de police administrative et sont armés.
Lors des dernières manifestations des agriculteurs, certains syndicats agricoles, comme la FNSEA, le Jeunes agriculteurs et la Coordination rurale ont remis en cause l’OFB et déjà dégradé certains locaux, au prétexte que la réglementation était complexe et que son application était uniquement répressive.
Ils ont été en partie entendus par le Premier ministre, puisque les missions de l’OFB ont été redéfinies et placées sur l’autorité du préfet ; les agents ont néanmoins conservé le droit d’être armés. La réaction du ministre de l’Environnement, Christophe Béchu, qui « condamne fermement ces dégradations » et « soutient les agents » semble quelque peu hypocrite, dans la mesure où c’est l’État lui-même qui a affaibli l’OFB, ce qui ne peut qu’encourager les actions d’agriculteurs qui se trompent de cible.
Ce ne sont pas les contrôles de l’OFB qui les mettent en difficulté, mais le système agro-industriel.
Le projet de « Loi d'orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture » qui vient d’être adoptée par l’Assemblée nationale, met en pause les mesures environnementales comme la sortie des pesticides, tout en pérénnisant le modèle productiviste.
Elle ne répond en rien aux véritables difficultés des agriculteurs et ne prévoit ni la garantie d’une rémunération juste, ni les dispositions permettant la transmission des exploitations et les nouvelles installations.
Les Amis de la Terre du Gers et Bien Vivre dans le Gers réaffirment toute leur solidarité aux agents de l’OFB.
