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En 2024, un vent a soufflé. En janvier dernier, en harmonie avec un soubresaut national, Dému, visiblement à l'avant-garde, a vécu de grandes heures.
Cinq à six semaines plus tard, aurait-on basculé dans l'oubli ? Après les flonflons, les brimborions, voire les horions du Salon, du Concours général agricole, après les succès fous des salons de province comme à Tarbes... manqueraient peut-être les millions ! Malgré les promesses, les "coups médiatiques" les premières "mesures" (Ah, ces "mesures"!), le dernier mot n'est pas dit.
La furia médiatique est retombée. La situation paraît apaisée. La France veut croire qu'elle s'est réconciliée avec sa minuscule minorité d'agriculteurs. Minoritaires oui mais parfois, tellement remuants !
Une oreille attentive et quelques clichés rappelleront la trame des événements sur un petit barrage "basique" de province...
Séquence 1 : DÉMU BARRÉ : PERPLEXITÉ !
Un couple d'automobilistes apparemment insouciants a quitté Bayonne et ne pense pas à consulter le GPS. Parvenus jusque là, tout d'un coup ils s'aperçoivent qu'ils sont dans un village. Le nom ? Peu leur chaut. Imaginent-ils ce qui les attend ? Ils s'arrêtent à hauteur d'un piéton pour le questionner...
Propos p.c.c. (pour copie conforme) recueillis le samedi 27 janvier dernier par "Le Guetteur mélancolique"
H (homme) « Hep M'sieur, bonjour, où's qu'on est ici ?
- Oh après tout j'en ai rien à foutre, j'suis bien obligé de m'arrêter.
Jamais on arrivera à l'heure, bordel !
F (femme) - Moi j'y ai dit "Fais gaffe au panneau ! Y a quelque chose, un accident peut-être... Mais putain, ralentis !" »
H- Putain le gasoil il est pas cher ici mais... la station est vide, bizarre !
Ah meeerde ! la route est bouchée !
F - Y a quéque chose de louche derrière ce mur noir. N'y va pas !
De l'autre côté y a des bagnoles et un tracteur mais personne autour. C'est pourri ce bled, c'est le désert.
H- Les cow-boys ont dû passer pour racketter les troupeaux et emmener la population.
F- Brrr, ça fait froid dans le dos. J'aimerais pas habiter là, ah non !
H - Tiens ils le disent : la route est fermée. D'habitude la signalisation elle est pas comme ça.
F - Là, regarde dessous, c'est écrit, c'est les paysans
H - Oh les cons ! Ils ont bonne mine ! Y-z-ont qu'à manifester dans les champs ! Qu'est ce qu'on leur a fait nous ?
H - Oh là là : "Résistance" ! I-z y vont fort les types ! I-z-ont qu'à construire le mur de Berlin tant qu'i-z-y sont ! Et puis quoi encore ?
F - Appelle les flics ! Escoba aço ! (*)
[(*) NDLR : "Balayez-moi ça !", en occitan, gascon.]
H - Putain c'est bouché loin. Quel bordel !
F- Ah les cons ! Y-z-interdisent même le passage des piétons.
H - Tu parles, c'est pour qu'on mate les tracteurs ! »
F - Ah oui, y sont beaux ! Y se mouchent pas du coude les types ! »
Qui l'eût cru ? Pour l'automobiliste, ça commence par une surprise, un incident de parcours, l'incrédulité... Chez ces souverains de la route, la colère monte vite.
[A suivre...]
Texte et photos : "Le guetteur mélancolique"