Commençons ces échos du callejon de fin de temporada par quelques mots sur Seissan...
Seissan et ses arènes du Soleil d'Or, ses bêtes sauvages sur les pentes du Cantau de Jean-Louis Darré, les chevaux de trait d'Alain Bonijol...
Une première corrida piquée réussie avec des toros avec de la caste, des toreros jeunes qui en voulaient et qui ont présenté de belles faenas.
On ne peut que regretter les mises à mort ratées, un phénomène que l'on a remarqué tout au long de la temporada même chez les meilleurs lidiadors qui ont fait appel à la pointe du peon.
Le public n'est plus sensible à ces échecs à l'épée ni même semble-t-il la commission technique qui a tendance à accorder une oreille si la faena est belle.
Les anti corridas étaient là menés par Georges Nosella mais, malgré ce que l'on a pu dire, le mouvement semble s'essouffler...Peut-être les primes dévolues aux personnes acceptant de figurer dans la manifestation ont-elles baissé ?
Roca Rey toujours roi
A 26 ans, Andrès Roca Rey est en tête de l'escalafon et les arènes qui le reçoivent affichent vite la pancarte « No hay billetes »
On peut demander à son apoderado José Antonio Campuzano pendant 10 ans ce qu'il pense de la trajectoire de son ancien protégé.
Il l'avait découvert à l'âge de 12 ans lors d'une becerrada à Bambamarca au Pérou et il avait vu tout de suite qu'il deviendrait un grand, ce qui fut confirmé.
« J'ai toujours pensé qu'il serait un phénomène de par ses capacités, son ambition et ses passions »
Campuzano garde secrète l'origine de la force de Roca Rey mais il est indéniable qu'il est devenu le grand torero qu'il avait deviné.
El Juli, les adieux à la plaza Vista Alegre de Bilbao
Samedi 26 août, 24 ans après son premier paseo à 17 ans et après 51 courses à Bilbao, El Juli a fait ses adieux à la plaza qu'il a bien connue.
En effet, à travers un communiqué, le torero star du dernier quart de siècle a annoncé son retrait en fin de saison à tout juste 40 ans. Il a fait un dernier paseo à Nîmes le 17 septembre pour donner l’alternative à Solalito avec Morante de la Puebla.
"Je vais m’arrêter de toréer pour une durée indéfinie à la fin de cette saison. Une décision prise de longue date que je voulais annoncer après les premières grandes Ferias" explique El Juli.
Est-ce un adieu ou un au revoir? Bien malin qui pourrait le dire, car le gusanillo, ce diablotin qui ronge le coeur des toreros pourrait frapper et l’inciter à revenir : comme il l’écrit, « seul l’avenir le dira »
C'est sous la pluie qu'il fit d'émouvants adieux à Vista Alegre face à des toros de Victoriano del Río.
Emilio de Justo toujours là malgré sa blessure
Il est un ce ces toreros que l'on sait présent devant n'importe quel toro.
Il a voulu affronter seul dans Las Ventas 6 toros en début de saison. Pari risqué...
Au 1er toro, il est bousculé et a deux vertèbres cassées.
Il ne pourra être opéré mais devra désormais porter un corset.
Il vit aujourd'hui avec les séquelles de cette grave blessure mais comme d'autres avant lui, cela ne l'empêche pas de poursuivre sa destinée.
Un autre torero à mettre à l'honneur cette année, Manuel Escribano
Il a réalisé une bonne temporada, coupant des oreilles à Séville.
C'est un bon animateur qui crée le spectacle il capte le public avec la pose des bandérilles. Il sait aligner ses passes dans un temple parfait toujours à la pointe des cornes.
Il a le record de Puerta Gayola, il n'hésite pas à accueillir ainsi les toros quels qu'ils soient, des Puerta Gayola qui ne trichent pas.
A Bayonne, il a remplace Daniel Luque blessé lors de la dernière corrida de la feri& de l'Altlantique. Deux oreilles à son actif !
De la défense des traditions mexicaines
Près de 5000 personnes (15 000 selon certaines sources) ont défilé le jeudi 13 juillet à Mexico pour défendre les traditions mexicaines que sont notamment la tauromachie. Les manifestants se sont rendus jusqu’au congrès pour réclamer la démission du président de la commission du bien-être animal au sein de l’assemblée et mettre la pression sur les élus de l’État de Mexico. Rappelons que la Monumentale de Mexico ne peut toujours pas à ce jour organiser des corridas en raison d’une décision d’un juge fédéral prise à la suite d’un recours d’une association animaliste. Voilà plus d’un an que la situation perdure. La décision a été attaquée par les organisations taurines.
Pierre DUPOUY