L’Académie des Mousquetaires du Basket Gersois a honoré Roger Castaing

Ce sont deux basketteurs et une basketteuse qui viennent d'être intronisés, après Roger Castaing prochainement le voile sera levé sur le basketteur et la basketteuse honorés

A l’issue de l’assemblée générale du Comité départemental du Gers de Basket-Ball qui s’est tenue le 17 juin à Gondrin, l’initiateur de l’Académie des Mousquetaires du Basket Gersois, Antoine Agostini, a dévoilé les trois lauréats qui seront intronisés par l’Académie de Basket. Une cérémonie, la deuxième,  dont le but « est de présenter les 3 personnalités de notre sport qui vont entrer à jamais dans cet espace de reconnaissance départemental, avant peut être une reconnaissance Régionale, voire pourquoi pas Nationale. Mais dans le Gers, on ne fait rien comme ailleurs, nous avons notre spécificité, celle-ci se traduit chez nous par la reconnaissance et la mise en valeur d’un site emblématique pour notre discipline », détaille Antoine Agostini.

Cette deuxième promotion de l’académie a cette année pour marraine Laetitia Ramon-Maignaut, intronisée l’an passé. Elle aura donc l’honneur accueillir les nouveaux Académiciens 2023 et remettre à chacun le « Mousquetaire » symbole de leur entrée dans cette désormais prestigieuse Académie.

Roger Castaing, c’est un monument du basket gersois

Cet homme est tout simplement un symbole à lui seul du basket de notre département. Né entre les deux guerres mondiales, c’est immédiatement après la deuxième de ces guerres qu’il va chausser des chaussures de basket, mais aussi de rugby. Le sport c’est son ADN, apprenti boulanger, il choisit ce métier car il a remarqué que les boulangers ne travaillaient pas les après-midis ! ce qui lui permet d’occuper ce moment pour pratiquer du sport. Donc vous l’avez compris notre homme sera boulanger de 3h du matin à midi et sportif l’après-midi et le soir !

C’est à Fourcès qu’il va fouler ses premiers terrains de basket, c’est même dans ce village que notre parrain de l’an passé, Jean-Caude Caumontat, le verra jouer pour ses débuts et qu’il sera impressionné par le gabarit de cet athlète.

A cette époque il pouvait disputer un match de basket le samedi et jouer au rugby à Eauze le dimanche.

Mais très vite c’est à Demu en 1948, qu’il va s’installer, comme boulanger d’abord, comme basketteur ensuite, ce n’est pas qu’il avait besoin d’un temps d’adaptation, mais simplement qu’il a été obligé, avec ses amis et l’instituteur du village de créer le terrain de basket qui n’existait pas. Mais déjà notre homme a dû faire un choix, deux écoles s’affrontaient : celle du curé du village qui voulait construire le terrain près de l’église, et l’instit opposé au curé voulait le terrain à l’autre bout du village. C’est donc armé de pelles et de pioches que l’instituteur et ses joueurs installèrent le terrain sur un terrain vague près d’une marre, laquelle fut un danger permanent pour les arbitres qui venaient siffler à Dému !

Il fit une grande partie de sa carrière à Dému, mais rien ne l’empêchait de faire un match à Dému et de se retrouver le soir même ou le lendemain à Eauze ou il pouvait jouer…sous fausse licence bien sûr ! il avait inventé avant l’heure les Coopérations Territoriales de Club, les CTC, que nous connaissons aujourd’hui !

Il mettra un terme à sa carrière de joueur en allant signer à Eauze, il était en froid avec les dirigeants de l’époque de l’entente Demu-Sauboires, il posa aussi ses baskets à L’AREL, une entente entre Eauze, Reans et Lias.

Pour jouer au basket il fallait hier comme aujourd’hui un arbitre, c’est donc logiquement que notre homme donna de son temps pour devenir « Officiel » comme on dit maintenant, mais la particularité de notre nouvel académicien, c’est qu’il était d’accord pour arbitrer, mais ne voulait percevoir aucune indemnité, au grand désespoir de ses collègues, Corso, Mariaud entre autres, lesquels ne voyaient dans cette fonction que l’intérêt financier,  aussi il décida que les indemnités qui lui seraient versées il  les dépenserait aussitôt à la buvette du club qui le recevait, à la grande satisfaction des trésoriers des clubs qui récupéraient d’une main ce qu’ils avaient dépensé de l’autre.

La troisième mi-temps fut incontournable, il aime la convivialité et l’esprit qui règne autour d’un terrain de basket, encourager les jeunes, les aider, c’est ce qu’il continue de faire, le monde du basket lui en est reconnaissant. Lors d’une rencontre amicale organisée à Réjaumont par son ami Aimé CARTIE, qui va opposer des anciens internationaux dont les noms parleront uniquement aux « anciens » présents dans cette salle : Bertorelle, Beugnot, Freimuller, Pfendt, Belda, Avec Roger Garnault comme entraineur, face à eux à une coalition d’arbitres Gersois : je les cite eux aussi : Castaing, Cazanova, Corso, Dugoujon, Zammit, Pommes, Larrey, Vignaux, Laborie, Cazaubon, Caumontat et Aimé Cartie comme Entraineur, une victoire 91 à 62 des anciens internationaux , mais à table la revanche des arbitres ! C’était à la une du journal Sud Ouest le 2 mai 1981.

Licencié à Valence, recruté comme dirigeant par Roland Bonnet le Président du club de l’époque, il est de tous les déplacements, il devient le supporter N°1, il offre ses choux à la crème après la plupart des rencontres, et lorsqu’il est émerveillé par une éclatante victoire à l’extérieur, comme ce fut le cas après un match à Lourdes ou était présent un certain Pierre Seillan, il invita tous les supporters Valenciens à faire étape à Demu, ce soir là m’a-t-il confié j’avais rien prévu, j’ai sorti le jambon, à leur départ il ne restait plus que l’os !

Je pourrais continuer pendant des heures à vous raconter les anecdotes vécues par cet homme simple, d’une gentillesse que l’on ne mesure pas, on le voit encore aux arènes de Valence en fidèle supporter du VCGB actuel, mais aussi lors des finales du trophée Georges Estève.

Antoine Agostini

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