À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes qui a eu lieu le 8 mars dernier, la ville de Lectoure a mis à l’honneur quatre femmes dont les parcours sont différents, mais tout aussi significatifs.
Par une série de vidéos et de portraits, la commune a tendu le micro à Odile Schaap, adjointe au maire à la culture pour évoquer son parcours et aborder la problématique des « femmes et les engagements en politique ».
Odile a exprimé son engagement pour la culture et l’intérêt général. « Je suis plus attachée à la capacité de soutenir les projets des associations qu’au fait d’occuper une position de pouvoir. C’est pas du tout comme ça que je vois les choses. Et pour l’instant, ça me satisfait », a-t-elle confié. Avant de s’engager dans la politique, Odile a eu un parcours dans le salariat dans le domaine de la pêche avant de créer son entreprise. Les femmes sont capables autant que les hommes.
Les femmes sont capables autant que les hommes
Mathilde Castaing, agente communale, est la seule femme qui travaille aux services techniques de la ville.
Interrogée sur son métier au service espaces verts qu’elle pratique depuis 12 ans, elle déclare : « Les espaces verts, c’est vrai que c’est un milieu très masculin. Le fait d’être la seule femme au milieu des hommes, je suis assez chouchoutée, protégée. Le métier en lui-même n’est pas compliqué, c’est une idée reçue le fait que ce soit un métier d’hommes. Parce que maintenant, tout est adapté pour toutes les personnes ».
Pénélope Le Fers-Dupac, écrivaine, historienne et dramaturge est l’auteure du Best-seller « Ton père, combien il cote à l’argus ? ».
Arrivée à Lectoure à l’âge de 10 ans comme réfugiée de guerre, elle a vécu 8 ans toute seule après le décès de son premier mari.
Toujours jalouse de son indépendance, elle a tenu trois boulangeries, plusieurs restaurants. Elle fut puéricultrice, antiquaire en bijoux anciens et experte auprès des tribunaux. Âgée de 91 ans et grande spécialiste du Maréchal Lannes (à qui elle a consacré plusieurs livres) et de l’histoire du Premier Empire, Pénélope a formé une génération de Lectourois au théâtre historique lectourois qu’elle tient toujours.
Évoquant son expérience de femme, elle affirme « Je suis restée 8 ans toute seule, je me suis débrouillée absolument toute seule, je n’ai même pas demandé à mes parents de m’aider, j’avais ma petite fierté. Je ne voulais pas qu’il soit dit qu’on m’aide. À 17 ans, j’avais déjà mon appartement ».
Dr Hélène Renard a fait sa thèse sur la place des femmes médecins et avait interrogé à l’époque les femmes du Maine-et-Loire pour comprendre comment elles pratiquaient leurs métiers.
À cette période, ces femmes sentaient que la pression était plus importante parce que c’étaient des femmes, elles se sentaient le devoir de se surpasser pour égaler les hommes. Parce que les patients avaient une attente plus importante, du fait qu’elles sont des femmes ; il fallait qu’elles prouvent qu’elles étaient capables de faire ce métier.
Aujourd’hui, il y a de plus en plus de femmes dans la médecine et Dr Renard s’en félicite : «Je pense qu’effectivement la femme a toute sa place dans ces métiers humains. Ça apporte une dimension de féminité dans le côté spirituel de ce qu’est la féminité. J’encourage toutes les jeunes filles à se pencher sur ces métiers-là, parce que je trouve que c’est un plus que ça se féminise ».
Entendre la voix de celles qui ont longtemps vécu les clichés de la société, parfois dans la douleur du silence, parfois dans le silence de la douleur
En effet, la journée internationale des droits des femmes ne doit pas être la seule journée pour faire entendre la voix de celles qui ont longtemps vécu les clichés de la société, parfois dans la douleur du silence, parfois dans le silence de la douleur. Le 8 mars, c’est aussi la reconnaissance par l’ensemble de la société de tous les droits des femmes, de leur compétence, de leur talent, de leur capacité à exercer les mêmes métiers que les hommes. Pour cela, l’égalité salariale, le droit de disposer de son corps, d’avoir ses opinions et de les défendre, de décider de son choix de vie ne devrait plus faire l’objet de débat aujourd’hui.
Photos Kossa CAMARA