Le sujet alimentait les débats depuis plusieurs semaines et avait engendré des manifestations des pro et des anti corrida.
Le député LFI Aymeric Caron voulait faire interdire la corrida en modifiant le code pénal, qui punit la maltraitance animale, mais dont les sanctions de l'article 521-1 "ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée"
Dénonçant "l'obstruction" contre sa proposition d'interdiction de la corrida, il a retiré son texte, dans une ambiance très agitée aujourd'hui jeudi à l'Assemblée Nationale.
"Cela me navre", a lancé le député de Paris, en dénonçant des centaines d'amendements "d'obstruction".
Avec des centaines d'amendements "d'obstruction", il est "impossible" d'atteindre "un vote final dans les délais impartis, c'est à dire minuit", a convenu Aymeric Caron, lors de cette journée dédiée aux textes du groupe LFI.
"La corrida sera bientôt abolie dans ce pays, je vous le promets", a cependant encore avancé Aymeric Caron.
Il a d'ailleurs ajouté qu'il déposerait une nouvelle proposition de loi dans les prochains mois.
Les députés étaient très partagés sur ce texte, à commencer par la majorité présidentielle.
Alors qu'elle n'était pas encore présidente de groupe, Aurore Bergé avait signé en 2021 une tribune pour mettre fin à cette pratique. Mais le mouvement a choisi de laisser la liberté de vote à ses élus.
Emmanuel Macron lui-même a estimé en marge du salon des maires de France ce mercredi que ce texte n'était pas "la priorité du moment".
Les socialistes souhaitaient également laisser la liberté de vote à leurs élus, contrairement aux écologistes qui étaient de farouches défenseurs de son interdiction. Seuls les LR avaient établi une position commune, appelant au maintien de la corida.
La proposition de loi avait été rejetée une première fois en commission le 16 novembre.
L'Observatoire national des cultures taurines s'est réjoui que la "corrida gagne par abandon" tandis que la Fondation Brigitte Bardot a condamné l'obstruction" des pro-corrida, une "honte profonde pour nos élus".