Pour ou contre la corrida : les écologistes proposent de sortir d’un débat stérile qui aboutit à cliver la population.
Une proposition de loi visant à interdire la corrida en France sera examinée par l'Assemblée nationale le 24 novembre. Pour dépasser l’opposition entre les écologistes qui défendent le bienêtre animal, et les pro-corrida, qui proclament le respect des traditions ancestrales, les écologistes
privilégient des propositions mesurées afin de réconcilier le respect du droit avec les traditions locales.
La corrida : une tradition qui doit respecter le droit.
Certes, la corrida est une tradition bien ancrée dans les territoires du Sud de la France (50 communes l’autorisent) ; elle participe à la construction d’une identité locale et au développement économique.
Mais l’évolution des mœurs a fait émerger de nouvelles attentes sociétales à l’égard du bien-être animal, de surcroît inscrites dans le droit français et européen. L'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) donne une définition du bien-être animal qui fait aujourd’hui référence dans le
domaine. En France, c’est la loi de 1976 qui a véritablement édifié la politique de protection animale, en énonçant trois principes fondamentaux :
-l’animal est un être sensible, qui doit être placé dans des conditions compatibles avec ses impératifs biologiques ;
-il est interdit d’exercer des mauvais traitements envers les animaux ;
-il est interdit d’utiliser des animaux de façon abusive.
La corrida inflige de mauvais traitements et de la souffrance aux taureaux (banderilles, piques, mise à mort...), et à ce titre elle ne respecte pas le bien-être animal. On ne peut pas déroger au droit au motif de la sauvegarde d’une tradition qui comporte des pratiques barbares.
Les écologistes ne sont pas des rétrogrades.
La tentation est grande de toujours incriminer les écologistes lorsqu’il s’agit de mener des combats de civilisation. Le député du Gers, Jean-René Cazeneuve (Renaissance) défend la corrida, au nom des libertés culturelles locales (cf. article Marianne du 16/11/2022). Il affirme que « la société est
faite de couleurs et d’abus. Or, ils [une frange de la gauche] veulent mettre en place une société de la culpabilité et de l’interdiction ».
La question n’est bien évidemment pas de tout interdire, comme le prétend M. Cazeneuve. Mais, lorsque l' « abus », selon ses termes, n’est pas autorisé par la loi, cela se nomme un délit ! Et la loi s’applique à tout le monde.
Les députés du Gers ignorent-ils qu’en Espagne, pays originaire de cette pratique, la corrida est interdite en Catalogne ? Alors qu’ils représentent les citoyen.n.es, savent-t’ils que 75% des Français sont pour son interdiction ?
Une nécessaire adaptation à la modernité
Nous devons être en capacité d’extirper toute maltraitance animale de nos pratiques de divertissement, afin de les inscrire dans la modernité. Les férias traditionnelles peuvent tout à fait continuer sans corridas, d’ailleurs fréquentées par une minorité de festaïres. La course landaise pratique ancestrale dans notre département - propose une alternative ; elle préserve la tradition, promeut l’image du territoire et assure le développement économique des filières agricoles et touristiques locales. Avec de l’intelligence collective, on peut donc espérer réconcilier tradition, nouvelles attentes sociétales à l’égard du bien être animal et préservation de l’économie locale.
Groupe local EELV32
Communiqué de presse 19 novembre 2022
Groupe local Europe Ecologie – Les Verts - Gers
77 rue Victor-Hugo – 32000Auch Site : gers.eelv.fr - Facebook : eelv.gers