Cette feria 2022 pourra figurer dans l’histoire de la feria à la vicoise avec un cartel exceptionnel de toros, à l’image des toros naturalisés que l’on trouve dans la galerie des arènes Joseph Fourniol.
Malheureusement, les toros n'ont pas trouvé pendant ces trois jours d'adversaire à leur mesure.
Ce sont de jeunes toreros qui ont ouvert le samedi matin cette feria de Pentecôte avec des novillos de Raso de Portillo et un El Quiñon.
Ces novilleros furent vaillants comme d’habitude mais manquaient un peu de technique pour dominer de tels novillos.
Il y eut de belles phases de lidias mais l’échec aux aciers ne permit pas aux trois novilleros d’obtenir des récompenses.
Ce fut tout de même une ouverture intéressante car elle permit de montrer que la novillada n’est pas morte : les jeunes sont là prêts à relever le gant.
Christian Perez : silence et salut
Diego Peseiro : silence et salut
Jose Rojo : silence et salut
Christian Perez
Jose Rojo
Le samedi après-midi avait lieu le mano a mano tant attendu Antonio Ferrera et Domingo Lopez Chaves face à des Valdellan.
On peut regretter l’attitude d’Antonio Ferrera qui fait mal à la corrida en se comportant comme il l’a fait dans les arènes vicoises.
Il a "chassé les mouches" avec la muleta, il s’est retourné de temps en temps vers le public montrant le toro de grande qualité.
Toutes ses passes furent très lointaines.
Il était venu là peut-être pour prendre un bol d’air mais certainement pas pour triompher face à Domingo Lopez Chavez.
Si ce monsieur se présente ainsi dans toutes les corridas où il figure au cartel, son comportement est aussi néfaste pour la corrida que la mobilisation dans la rue des anti-corridas.
Monsieur Ferrera, on est content de vous avoir à l’affiche mais montrez vous aussi que vous êtes content d’être face à un public qui vous honore de sa présence !
Heureusement, Domingo Lopez Chavez réalisa devant les Valdellan des faenas d’artiste.
Il fut comme d’habitude vaillantissime, appliqué, très proche du toro.
On peut regretter ses échecs à l’épée qui l’ont privé d’un tromphée.
On le retrouvera le lendemain dimanche face aux Escolar Gil en remplacement de Gomez del Pilar blessé à Madrid.
Antonio Ferrera : sifflets, silence et sifflets
Domingo Lopez Chaves : silence, salut et vuelta, silence
Antonio Ferrera
Domingo Lopez Chaves
Domingo Lopez Chaves
Le dimanche matin, les Baltasar Iban étaient très bien présentés et très armés.
Mais ils ne trouvèrent pas d’adversaires à leur mesure excepté Javier Cortès qui effectua une belle faena à la cape pour son premier toro très mobile.
Malheureusement, son échec à l’épée lui coûta une oreille.
Damien Castano et Ruben Pinar furent souvent en difficulté devant ces toros.
Ruben Pinar : salut et silence
Javier Cortès : salut et silence
Damien Castano : silence et silence
Ruben Pinar
Javier Cortes
Damien Castano
Le dimanche après-midi, les Cabada Gago étaient aussi d’une présentation parfaite.
Il furent particulièrement honorés par Morenito de Aranda qui réalisa notamment avec son deuxième une faena d’un grand classicisme et d’une grande honnêteté.
Une belle épée aurait pu lui permettre de gagner un trophée que le public ne lui accorda pas.
Les deux autres toreros étaient Jose Cabrera qui prenait l’alternative et Alberto Lamelas
Jose Cabrera a sans doute plus de talent pour répondre à une interview que pour toréer…
Il a encore beaucoup de travail à accomplir.
On attendait beaucoup plus de Lamelas qui fit il est vrai des faenas très sincères, toujours très proches des cornes mais ce ne fut pas le Lamelas guerrier que méritaient pourtant les toros.
Jose Cabrera : silence et silence
Morenito de Aranda : silence et salut
Alberto Lamelas : silence et silence
Jose Cabrera
Jose Cabrera
Morenito de Aranda
Alberto Lamelas
La feria s’achevait lundi avec des Escolar Gil exceptionnels par leur puissance, des toros de plus de cinq ans qui n’acceptaient pas la muleta.
Même Octavio Chacon pourtant habitué à ces toros ne put achever ses faenas, les cornes ayant frôlé son épaule à plusieurs reprises.
A noter les tercios de pique d’école, le toro venant du fond de l’arène et le picador attendant l’impact à l’endroit où il devait être.
Les picadors furent remarquables.
Alain Bonijol dit souvent qu’il souhaite que le tercio de piques soit un véritable spectacle.
Lundi, c’était le cas.
On peut regretter la composition des cuadrillas qui accompagnaient les maestros, les peons plaçant les banderilles une à une, ce qui était peu spectaculaire.
Domingo Lopez Chavez : salut au centre et vueta et silence
Octavio Chacon : silence et silence
Sergio Serrano : silence et silence
Domingo Lopez Chaves
Octavio Chacon
Sergio Serrano
Tous les éléments étaient réunis à Vic-Fezensac pour réaliser une feria à la vicoise.
On sait que quand on vient à Vic, on n’est pas là pour voir des dizaines de passes, on sait que la rencontre homme-animal sera très dure, que si le torero n’est pas agressif et d’une technique affirmée, l’après-midi sera bien longue…
Pendant ce week-end de Pentecôte, les toros étaient beaux mais les toreros n’étaient pas à la hauteur et/ou ont manqué de chance.
Pierre DUPOUY
Crédit photos : Pierre Delhoste que nous remercions pour sa collaboration