.jpg)
C'est une immense déception que veulent exprimer les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) ce 4 avril 2022 devant l'entrée de la cité scolaire de Nogaro. Par une grève de la journée très suivie.
Avec le soutien des enseignants de la cité scolaire de Nogaro et celui des parents d'élèves, ils dénoncent la promesse restée vaine d'une école inclusive (1) et ils dénoncent la précarité de leur métier, « le plus souvent rémunéré sous le seuil de pauvreté ».
D'où une dégradation de la situation : des élèves livrés à eux-mêmes, à la limite de la maltraitance (sic) et en échec scolaire, « en mal-être et au-delà ».
Un terrible constat
Les AESH déclarent au Journal du Gers : « Après deux années de bataille pour obtenir la reconnaissance du handicap de leur enfant et avoir droit à une aide humaine qui compensera ce handicap, les parents sont abusés par de fausses promesses et pensent que leur enfant est bien encadré et suivi, alors qu'il ne bénéficie que de quelques miettes qui n'aboutissent à rien ».
La baisse des quotités horaires empêche l'efficacité du service : il n'y a plus que des contrats de 20 heures et de 24 heures par semaine. Or, les AESH sont au nombre théorique de 13 pour 53 enfants handicapés. Mais, sur ces 13, 9 sont présents, dont 2 s'occupent à plein temps de 2 enfants seulement, 3 sont en arrêt de maladie - non remplacés - et 1 est démissionnaire.
À noter que c'est justement cet AESH démissionnaire qui va être remplacé par un AESH avec un contrat de 20 heures. La charge mentale et physique des AESH ne fait qu'augmenter. D'où cette grève.
Voici leurs revendications
Les AESH en grève demandent :
-
la suppression des pôles d'accompagnement localisés (PIAL), créés en 2019, destinés – théoriquement – à cordonner et mutualiser les ressources à la disposition des jeunes handicapés ; ils ne remplissent pas leur mission : mutualiser la pénurie n'apporte pas grand-chose !,
-
augmenter le nombre d'AESH et leur quotité horaire et les doter de CDI à temps plein : cela leur permettra d'être plus efficaces auprès des jeunes et de pouvoir vivre au-dessus du seuil de pauvreté, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui,
-
donner aux AESH un vrai statut et un salaire décent en rapport avec leurs responsabilités.
(1) L'École inclusive vise à assurer une scolarisation de qualité pour tous les élèves de la maternelle au lycée par la prise en compte de leurs singularités et de leurs besoins éducatifs particuliers.
Sur la photo du haut de page (communiquée par les grévistes) : les grévistes devant la porte de la cité scolaire de Nogaro.
