"Le Tartuffe" revisité mais sans plus.

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A voir surtout si vous croyez le connaître depuis bien des années

Nouveau et traditionnel à la fois, l’Astrada accueille, ce samedi soir, à l’occasion du 400e anniversaire de Molière, un grand classique du théâtre  "Le Tartuffe",

Le Tartuffe est l’une des pièces les plus jouées de Molière, les plus analysées et les plus aimées du public. Comédie scandaleuse qui dénonce les travers d'une société, qui à la lumière du jeu des acteurs n'ont pourtant pas beaucoup évolué. La scène a cet avantage de pouvoir dénoncer d'une façon ludique nos défauts, nos faiblesses et notre vanité sans faire scandale.

C’est une des pièces qui illustre le mieux la grande comédie libérée des contraintes de l’esthétique classique ; traitant de sujets graves sous le couvert du rire. Autrement dit, c’est parce que c’est drôle qu’il dénonce. Mais c’est aussi parce qu’il dénonce que c’est drôle : voilà un genre de comédie mesquine, qui provoque chez le public un rire déculpabilisé voire un peu méchant. Molière est un moqueur aux griffes acérées, et cette pièce nécessite de la part du public une grande autodérision. Aujourd’hui encore, malgré le changement de moeurs, le public est prié de se moquer de lui-même, de sa propre famille qui ne va pas fort, d’un système patriarcal qui se casse la figure, de ses croyances, quelles qu’elles soient.

Pièce de la maturité s’appuyant sur une écriture d’une virtuosité remarquable, Le Tartuffe est composé d’une succession de scènes d’anthologies, parmi lesquelles la dispute entre Valère et Marianne, les scènes de séduction entre Tartuffe et Elmire, ou la très célèbre scène d’Orgon sous la table… A la lecture de la pièce, nous sommes surpris de reconnaitre les expressions, les mots, les situations qui nous semblent familières, comme si cette pièce appartenait à tout le monde, faisant partie de l’inconscient collectif. 

La pièce illustre le mieux la Grande comédie libérée des contraintes de l’esthétique classique, traitant de sujets graves sous couvert du rire. C’est parce qu’elle est drôle, qu’elle dénonce. Et inversement.

Guillaume Séverac-Schmitz le metteur en scène en a fait un spectacle nouveau, actuel tout en restant fidèle à l’écriture d'origine. L’œuvre se glisse ainsi dans l'esprit et les moeurs du xxi eme siècle ou existent toujours les conflits de générations, les heurts entre être et sembler être. 

La troupe Ephémère de l’AtelierCité, interprète brillamment ce "Tartuffe" new look ou les comédiens excellent à plonger ce récit dans notre époque .

Demain samedi 19 mars à 20 h 30. Tarifs : 19 euros ; tarif réduit à partir de 8 euros. Réservations sur le site de l’Astrada : lastrada-marciac.fr ou 09 64 47 32 29.

NOTE DRAMATURGIQUE
Le Tartuffe est une pièce sur la crise familiale, et plus particulièrement celle d’un père, qui décide d’engager un objecteur de conscience pour éviter de sombrer totalement. Orgon laisse entrer un homme dans sa maison et cette arrivée voyeuriste trouble l’intimité d’une famille dont les liens semblent plus compliqués qu’il n’y paraît. Le regard du Tartuffe fait apparaître des zones de tensions, des déséquilibres, qui ne sont pas seulement inhérents à son arrivée fracassante, mais qui existaient probablement avant lui. Chaque personnage cherche affectivement à trouver sa place. 

 

 

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